Les anciens groupes ennemis de la Plateforme et de la Cma sont parvenus à un accord le week-end dernier sur la présence du Gatia dans la ville de Kidal. Ce consensus va permettre aux deux mouvements rivaux d’hier de gérer ensemble la ville de Kidal, mais ne prévoit aucun retour de l’armée ou de l’administration malienne.
Le Groupe d’autodéfense à dominance à touareg, membre de la Plateforme a fait une entrée effrayante la semaine dernière dans Kidal avec une colonne d’une cinquantaine de véhicules lourdement armés. Cette arrivée a failli créer des dissensions au sein de la Coordination dont certains hauts responsables avaient demandé le retrait du Gatia de la ville. Ceux-ci, craignant d’être délogés par leurs rivaux d’hier, ont crié à une violation des accords d’Alger. Mais, ils ont pu être rassurés par leurs frères ennemis après de grandes discussions.
La Plateforme et la Cma main dans la main
La Plateforme et la Cma sont donc parvenus à une entente sur la gestion de Kidal, du moins, si l’on en croit le communiqué conjoint signé par les deux mouvements. Selon cette déclaration lue à la télévision nationale, la Cma accepte l’intégration de certains membres du Gatia dans les Commissions de gestion de la ville. La Plateforme, elle, de son côté, accepte de diminuer son dispositif présent dans la ville, c’est-à-dire retirer certains de ses combattants qui ont déposé armes et bagages à Kidal, la semaine dernière. L’accord d’entente stipule également que les deux mouvements travailleront de façon collégiale à renforcer la sécurité dans les localités où ils sont présents. Et leurs populations respectives pourront y circuler librement. Cette déclaration a permis de détendre une atmosphère devenue lourde depuis l’arrivée du Groupe d’auto-défense touareg imghad et alliés.
La faiblesse de l’Etat encore étalée au grand jour
Le communiqué, ne fait nulle part mention de l’armée ou de l’administration malienne qui sont pourtant les plus légitimes à gérer la ville de Kidal, capitale de la 8ème région du Mali. Toutefois aucune réaction n’est faite depuis par l’Etat du Mali, se limitant à offrir un plateau de la télévision nationale aux groupes armés pour faire passer leur message. Preuve encore, une fois de plus, signe de la faiblesse des autorités du pays qui, au lieu de conduire le processus de paix en cours, font du suivisme. Ce consensus qui devrait être considéré comme une violation des accords d’Alger, est depuis quelques jours salué par les deux mouvements ainsi que par certains observateurs, comme une grande avancée dans la quête de la paix. Collision contre l’Etat ou avancée, l’avenir nous en dira plus.
SORO
Source: Le Katois