« Conformément aux dispositions déjà arrêtés, des éléments de la Plateforme intégreront les commissions chargées de la gestion de la ville de Kidal… Partout où les deux parties sont conjointement présentes, elles travailleront collégialement pour renforcer davantage le processus de paix enclenché depuis la rencontre historique d’Anéfis… Les deux parties réaffirment leur indéfectible attachement à l’Accord d’Anéfis… ». Ce sont là quelques passages du communiqué conjoint des éléments de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme. Cet accord est intervenu, suite à l’entrée, le 2 février dernier à Kidal d’éléments lourdement armés du GATIA, fruit de la rencontre entre le Général Aladji Ag Gamou, Alghabass Ag Intalla, Mohamed Ag Najim et Haroune Ould Najim.
L’heure est grave, mais le gouvernement en est-il vraiment conscient ?
Comment un officier général du rang de Gamou peut-il discuter et signer un pacte pour la gestion d’une ville non contrôlée par l’Etat, et cela, à la solde d’un groupe armé non officiel ? Si Gamou défend réellement les intérêts de l’Etat malien, pourquoi n’a-t-il pas fait du retour de l’armée et de l’administration, la condition sine qua non, pour sa part, en vue d’une sortie de crise, à Kidal ?. Aussi, le fait de faire des Accords d’Anéfis, une référence incontournable n’est-il pas une manière bien malicieuse, de cautionner davantage la partition du pays ? Et cette manière assez intelligente de contourner l’Accord pour la paix et la réconciliation qui consiste à signer des accords dans l’accord ? Le gouvernement ne sait-il pas que c’est une manière de mettre en péril, l’accord principal ? Au profit de qui ? Quand on sait, par ailleurs, que ce sont entre - eux seulement (les responsables du Nord) qu’a eu lieu des discussions pour aboutir à l’accord d’Anéfis et et celui de Kidal, l’on a le droit de douter des conséquences de l’entente (presque) parfaite entre les différentes tribus du Nord. Ne peut-elle pas fragiliser l’Etat ? Où est l’Etat ?
Oui ! Le GATIA est entré à Kidal et nous en-sommes fiers. Mais on aurait plutôt souhaité que ça soit l’armée malienne. Cette façon de gérer cette ville fait désormais planer le doute d’un fédéralisme, voire même d’une partition certaine de notre pays à cause de la frilosité réelle du gouvernement qui se voit obligé de tout laisser aux communautés présentes et aux groupes armés.
Que l’Etat prenne ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard ! La vie de la nation en dépend cruellement. Nous souhaitions vivement l’entrée de l’armée et de l’administration malienne à Kidal.
Par Alfousseini Togo