Ouagadougou, 10 fév 2016 (AFP) - Des proches de Jérôme Bougouma,
ex-ministre de l'Intérieur sous le régime de Blaise Compaoré, incarcéré à
Ouagadougou pour des malversations financières présumées ont réclamé mercredi
sa libération provisoire en évoquant des raisons de santé.
"Nous sommes inquiets. Le ministre Jérôme Bougouma est depuis son entrée en
prison (il y a six mois) très mal en point (...) il a un diabète très grave",
a déclaré à l'AFP et à RFI un proche désigné par la famille de l'ex-ministre.
"On a demandé à la justice de lui accorder une liberté provisoire. Nous
sommes assez inquiets car son état risque de s'empirer", a-t-il ajouté.
Dans un document médical adressé à la Haute Cour de Justice, chargé de
juger les ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions,
les avocats de l'ex-ministre indiquent que "les conditions de détention ont un
lien avec la dégradation de l'état de santé du patient" qui a besoin de soins
réguliers.
Selon ces avocats, la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO)
où ce dernier est incarcéré n'offre pas les garanties nécessaires pour soigner
le patient.
"Nous avons demandé l'avis d'un spécialiste et nous attendons les résultats
pour déterminer la conduite à tenir", a déclaré à l'AFP un magistrat de la
Haute Cour de justice.
Agé de 52 ans, M. Bougouma est poursuivi devant la Haute Cour de justice
pour "détournements de deniers et d'enrichissement illicite" portant sur des
passations de marchés concernant du matériel et de l'équipement en faveur des
forces de sécurité.
Trois ministres du dernier gouvernement de l'ex-président burkinabè Blaise
Compaoré - chassé fin octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir - ont
été incarcérés sur demande de la Haute cour de justice pour des affaires
d'enrichissement illicites.
Au total, neuf anciens ministres de Compaoré ont été mis en accusation.
roh/pgf/sba