Depuis quelques semaines les échos d’une possible défection du sélectionneur des aigles circulent dans les salons feutrés de Bamako. Il est dit que Alain Giresse serait en négociation avec les dirigeants de la fédération camerounaise de football pour devenir le sélectionneur des lions indomptables du Cameroun. Même s’il est impossible d’accorder du crédit à ses informations, les mordus du football commencent à se poser des questions. Et des voix s’élèvent pour demander qu’on confie enfin les clés de notre sélection nationale à un sélectionneur local surtout que le Mali possède des sélectionneurs chevronnés qui ont déjà fait leurs preuves sur la scène africaine et mondiale.
Ayant été les privilégiés des différents bureaux fédéraux et ministres des sports, les sélectionneurs étrangers n’apportent toujours pas le résultat escompté après la signature de leur contrat. Le meilleur résultat glané par un sélectionneur étranger reste la finale de la coupe d’Afrique en 1972 à Yaoundé sous la férule de l’allemand Karl Heinz Weigang. Et depuis, cet exploit des aigles ce fut une longue traversée de désert pour le football malien. Il a fallu attendre l’organisation de la coupe d’Afrique de 1994 à Tunis pour retrouver la trace des aigles.
Et c’était sous la conduite du sélectionneur national Mamadou Keita dit ‘’Capi’’ que les aigles atteignirent le dernier carré du tournoi et se classèrent quatrième dernière le Nigeria champion d’Afrique, la Zambie vice championne et bourreau des aigles lors des demi-finales et la Côté d’Ivoire qui a terminé troisième du tournoi. Lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2002 sur les berges du Niger à Bamako, Seydou Keita et ses camarades sous la direction du franco-polonais Henry Kasperczack terminent quatrième du tournoi.
Les autres CAN qui suivront seront souvent des fiascos pour la sélection malienne notamment la coupe d’Afrique des nations en Angola où les aigles se cassent les ailes depuis le premier tour. Ils feront mieux lors des précédentes éditions en se hissant à la troisième marche du podium sous la conduite des sélectionneurs étrangers comme Alain Giresse et Patrice Carteron. La longue liste des sélectionneurs étrangers égrenés n’ont pas pu remporter la coupe d’Afrique des Nations avec les aigles et échouent toujours à la porte du bonheur. Au regard de ses échecs répétés et l’exploit des sélectionneurs nationaux qui sont entrain de réussir là où les étrangers échouent, pourquoi ne pas leur confier les rênes de la sélection nationale malienne.
En tout cas, le talent ne manque pas. Signalons que la toute première coupe remportée par un club malien a été l’œuvre d’un coach national Djibril Dramé. C’est lui qui a offert au Stade malien de Bamako et au Mali tout entier la première coupe de la confédération africaine de football en 2009. Quelques années après, le Djoliba échoue en finale contre les Congolais AC Léopards de Dolisie toujours sous la conduite d’un entraineur national Alou Badra Diallo. En 2015, Baye Ba qui reste jusqu'à preuve de contraire le seul sélectionneur malien a remporté une coupe d’Afrique avec une sélection malienne, la coupe d’Afrique des nations des U-17 à Niamey, une équipe qui terminera à la deuxième marche du podium lors de la coupe du monde de la même catégorie en Chili.
Fagnery Diarra et ses juniors avaient eux, aussi, hissé très haut le drapeau malien lors de la coupe du monde en Nouvelle Zélande en terminant troisième mondiale. Djibril Dramé qui a remporté la coupe CAF avec le Stade malien de Bamako en 2009, vient de hisser les aigles locaux sur le firmament africain lors du dernier championnat d’Afrique des Nations au Rwanda. Les entraineurs maliens ont montrés leur preuve sur la scène africaine et mondiale et il est temps de leur confier enfin les rênes de la sélection nationale malienne pour offrir au Mali le trophée suprême qui manque tant au Mali.
Moussa Samba Diallo
Source: Lerepublicainmali