Le secrétaire général du Parena n’a pas la langue de bois quand il parle de la situation qui prévaut actuellement à Kidal. Pour Djiguiba Kéïta, cet état de fait, « créé par le Président IBK » qui « a poussé le Gatia dans les bras de la CMA », « est l’expression même de l’inexistence du gouvernement ». Il va plus loin en affirmant que « le MALI n’a plus son mot à dire ». Lisez « Trois questions à Djiguiba Kéïta » !
L’Aube : Que pensez-vous de la situation actuelle de Kidal?
Djiguiba Kéïta : Elle est l’expression même de l’inexistence du gouvernement. Ce qui se passe à Kidal est la continuation du fameux pacte de réconciliation d’Anefis signé en septembre dernier. Or, ceci est une situation créée par le Président de la République qui a intimé l’ordre au GATIA de quitter sans délai Anefis qu’il venait d’occuper. Du coup, en vexant la Plateforme et Gatia, IBK les a poussés dans les bras de la CMA et les deux groupes se sont liés, au détriment ou sur le dos du Mali. Dans tous les cas, les deux se concertent et le MALI n’a plus son mot à dire. Il avait été prévu à Anefis que les Imghads (Gamou) et les autres puissent se rendre partout au Nord. En entrant à Kidal, comme il l’a fait le 02 février, on peut dire que Gamou et ses compagnons ont un peu forcé le destin, parce qu’en réalité, s’y joue aussi une question de leadership : Gamou veut prendre les Ag Intallah de vitesse et partant Iyad de vitesse.
Mais dans tout cela, on est sidéré par l’absence du gouvernement: son attitude de SPECTATEUR quand le Destin du Mali se joue. Tout le monde parle de la nouvelle situation créée à Kidal, tout le monde, sauf le gouvernement, qui a perdu sa langue. C’est simplement honteux, cette absence cruelle de leadership
Que faire pour stabiliser le Mali aujourd’hui ?
Se saisir du fameux Accord d’Alger et mettre immédiatement en œuvre “la Commission d’entente nationale”. Avec pour objectif, pas seulement de parler et de se comprendre sur “l’Azawad”, mais de se mettre d’accord sur comment procéder pour la mise en œuvre de l’Accord, avec la participation effective de la Majorité, de l’Opposition, de la CMA, de la Plateforme et de la Société Civile, sous la direction du Gouvernement.
Dans le cadre de sa rentrée politique prévue le 20 février prochain, le Parena a choisi un thème intitulé: “JIGIYA NI LAHIDU KÈNÈ”. Que renferme-t-il ? Pourquoi le choix de ce thème?
Le thème suggère l’espoir et l’espérance que les Maliens doivent avoir en leur pays malgré l’abîme dans lequel l’actuel régime plonge le Maliba. Et cette espérance, le Parena en fait la promesse au peuple malien, à travers ceux qui prendront part à la rentrée politique, sur cet espace de rassemblement et d’expressions des aspirations démocratiques et citoyennes.
Le thème appelle, en plus de la résilience, à la résistance à la pression de tous genres qu’exerce le régime, en fait, il en appelle à la lutte démocratique résolue pour exiger du pouvoir une autre façon de gérer un pays en crise.
Le thème est d’autant d’actualité que si on n’y prend garde, notre pays va à sa perte, accablé par le fatalisme et l’esprit de soumission aux gouvernants. Il faut donc des Maliens qui montrent la voie et rassurent que ce qui nous arrive n’est nullement de la fatalité et que nous devons prendre simplement notre Destin en main.
Réalisée par Sékou Tamboura