Et si Iyad aussi était une victime ? N’ayons pas peur de le dire, car il tentait de trouver des solutions à l’irrédentiste djihadiste qui écume le septentrion. Il est bon de savoir comment il en est arrivé là.
Tête de proue de la rébellion des années 1990 et de 2006, Iyad Ag Ghaly est un haut gradé de l’armée régulière qu’il rejoint à la suite de l’intégration des ex-combattants. Ceux qui l’ont connu depuis les années 1995 reconnaissent en l’homme un certain penchant pour la religion mahométane. A l’époque où il fréquentait un cercle très fermé de politiciens à Bamako, il passait son temps à prier à même le sol pendant que les politicards discutaient et faisaient des plans pour nuire au régime en place de l’époque.
Iyad, par la suite, a été utilisé par le régime du Président Amadou Toumani Touré, à cause de son influence sur cette partie du pays pour résoudre beaucoup de problèmes. Le Burkina Faso de Blaise Compaoré a également fait appelle à ses services pour la libération d’otages. Le guide de la grande Jamarya Islamia, Mouhamar Al Ghadafi, l’a également utilisé pour des raisons stratégiques, afin d’avoir une mainmise sur cette partie du Sahara.
Toutes ses missions ont été accomplies avec un certain succès. En guise de récompense, il a souhaité représenter notre pays en Arabie Saoudite. Et si cette mission pour lui était une façon de s’approcher des lieux saints de l’Islam ? On ne le saura peut-être jamais ?
Après sa réélection, le Président ATT a pensé n’avoir plus besoin de ses services, alors, il l’a « vendu » aux Saoudiens comme étant un dealer et trafiquant de la pire espèce. Toute chose qui est contraire à la constitution saoudienne. Les autorités de ce pays ont alors demandé son départ illico-presto de leur territoire. C’est alors que le rebelle a vu en cet acte une trahison de la part de ATT. Il décida donc de se venger en semant le trouble et la désolation dans le nord du pays. C’est ainsi qu’il a renoué avec ses anciennes relations dans le désert, notamment Aqmi. C’est à la faveur d’une de ses visites à Kidal en 1998 qu’Iyad rencontra les membres de la secte pakistanaise Jamaat al-Tabligh, à l’issue de laquelle rencontre, l’homme se métamorphosa et s’autoproclamant djihadiste et chef d’Ançar Dine.
A la faveur de la rébellion de 2012, il a trouvé une bonne occasion de mettre son plan à exécution. Il redynamisa son Ançar Dine pour le malheur des populations du nord. C’est alors qu’il prêta main forte au Mnla en lui fournissant des armes et de la logistique pour envahir en 3 jours les 3 régions du nord du Mali.
Une hypothèse semble confirmer cette théorie, c’est que contrairement à ses protégés du Mnla, lui n’a pas demandé la partition du pays. Il s’est tout simplement contenté de vouloir imposer la charia en coupant des mains, des pieds et en lapidant des pauvres populations.
Aujourd’hui, il est l’ennemi numéro 1 du pays. Depuis un certain temps, des voix commencent à se lever pour que l’’Etat malien négocie avec lui. Ces voix pensent que l’accord de paix ne pourra jamais se réaliser si des actes terroristes continuent de mettre à mal la paix et la sécurité du pays. Le gouvernement osera t-il franchir le pas ? Rien n’est moins sûr, car pour la paix et la sécurité aucun sacrifice n’est de trop. Dieu veille !
Harber MAIGA