La recrudescence de la violence, qui s’abat sur certaines localités des régions nord du Mali, caractérisée par des meurtrières attaques terroristes sur les positions de l’armée, les camps des soldats de la paix et même sur les populations civiles, tranche avec l’impressionnant dispositif militaire et opérationnel qui s’y effectue. En 7 jours, la Minusma a déployé plus de 300 patrouilles, plus de 150 check points pour assurer la protection des populations.
Au plan sécuritaire, rien n’est laissé au hasard : la mission onusienne est à pied d’œuvre pour réussir un maillage sécuritaire impeccable des lieux. Le jeu en vaut la chandelle pour qui connait l’extrême violence qui s’abat sur cette zone du fait des terroristes qui ont multiplié, depuis la signature de l’accord de paix, il y a quelques mois, les incursions violentes et meurtrières dans de nombreuses localités de la zone. Dernière illustration en date : l’attaque le vendredi dernier, à Tombouctou, d’un camp de la police de la Minusma, ayant fait une victime parmi les forces armées maliennes et des blessés parmi les soldats de paix.
Pourtant, dans cette zone, à en croire les informations officielles, émanant des services de communication de la Minusma, celle-ci, au cours de la semaine écoulée, y a déployé de grands moyens militaires et opérationnels, destinés à la sécurité et la protection des populations. Selon des sources crédibles, la force de la Minusma a maintenu intacts ses dispositifs sécuritaires et opérationnels dans ses zones de déploiement. Au cours de la semaine dernière, elle a opéré 340 patrouilles, tenu 155 Check points et effectué 96 escortes.
Même si la force de la Minusma n’a pas formellement détaillé, de manière spécifique, les lieux d’intervention ni les axes de concentration, pour d’évidentes raisons de sécurité, il est évident que le dispositif militaire et opérationnel est impressionnant, au regard des moyens militaires et sécuritaires utilisés. Pour le seul domaine de la Police des Nations Unies (UNPOL), durant la semaine écoulée, elle a effectué 178 patrouilles, incluant 13 patrouilles conjointes avec les forces de sécurité maliennes et 15 patrouilles de longues distances, selon des chiffres officiels émis par la mission onusienne. D’où l’intensité des opérations militaires déployées dans le but de quadriller les zones d’intervention des soldats de paix.
Autres missions de portée stratégique : les visites de terrain effectuées par les responsables militaires de la Minusma auprès des pays contributeurs. Ce fut le cas du général de division, Michael Lollesgaard, Commandant de la force de la Minusma, qui a effectué une visite de travail, du 1er au 3 février, en Côte-d’Ivoire, au Sénégal et au Ghana pour une réunion avec les chefs d’État-major des Pays contributeurs de troupes. C’est aussi le cas, tel que rapporté par un communiqué de la Minusma, dont copie est parvenue à notre rédaction, du général Hervé GOMART, chef d’État-major de la Minusma. Ce dernier s’est, le 1er février dernier, rendu à NARENA, aux environs de Bamako, pour la réception d’un QIP (Projet à impact rapide) d’un coût total de plus de 23 millions de Francs CFA pour la réalisation d’une mini-adduction d’eau potable et l’électrification du centre de santé communautaire avec des panneaux solaires.
Au-delà des mesures de sécurité et de protection des populations, la Minusma, selon les mêmes sources, s’est également déployée pour les travaux de construction des sites qui sont présentement au nombre de trois, ciblés à Fafa, Inegar et Likrakar.
Sur le 1er site, celui de Fafa, dit-on, la première phase des travaux est déjà achevée. Un détail non négligeable : les ingénieurs ont même terminé le creusement des 9 fosses de latrines et les fondations pour 8 hangars et 6 bâtiments.
Pour le site d’Inégar ; troisième site prioritaire, situé dans les confins de Gao, il a été nettoyé et déclaré sans engin explosif par UNMAS, permettant ainsi le démarrage des travaux de construction par UNOPS.
S’agissant de Likrakar, on rapporte que les travaux ont bel et bien commencé, y compris les activités de forage, malgré un vent de sable violent qui a balayé toute la région de Tombouctou. Sur les travaux de ce site de cantonnement, c’est une bonne centaine d’ouvriers, surtout les jeunes de ces localités qui sont engagés.
Dans le dispositif sécuritaire de la Minusma, la ville de Kidal n’est pas en reste : depuis quelques jours, de bonnes sources, on apprend que la Minusma est en train de tester au-dessus de la ville un ballon dirigeable, un aérostat sur lequel sont installés capteurs et cameras, permettant d’observer 24/24 dans un rayon de plusieurs kilomètres tous les mouvements suspects, et le cas échéant, d’agir de manière préventive. Ce dispositif a pour but de renforcer la protection de la population civile de Kidal, ainsi que celle du camp de la Minusma et de la piste d’atterrissage, apprend-on de sources crédibles auprès de la mission onusienne.
Sékouba Samaké
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