Artiste peintre malien plein d’humour et haut en couleurs. Drissa Diallo est un jeune artiste passionné du bogolan. Nous l’avons rencontré dans le cadre de notre rubrique «Le coin des artistes».
C’est dans son atelier de peintre à Lafiabougou, en face du dépotoir d’ordures, que Drissa Diallo, fils de Mamadou et de Assétou Bah, nous a reçus. A l’entame de notre causerie, Drissa a tout d’abord commencé ses propos par faire des bénédictions pour notre pays et appelé le peuple malien à l’union sacrée derrière notre armée pour la reconquête des régions nord de notre pays.
L’arrivée de Drissa Diallo dans l’art n’est pas une surprise. En effet, depuis son enfance il s’initie dans l’art tout en poursuivant ses études jusqu’à l’obtention du Diplôme de fin d’études fondamentales (Def) avant de décrocher un parchemin en comptabilité. Mais le destin de Drissa était déjà tracé car, selon lui, son grand-frère Thierno Diallo, non moins artiste peintre international malien, lui accordait beaucoup de temps pour lui apprendre beaucoup de choses dans le domaine. Il est resté avec lui pendant quelque temps avant de voler de ses propres ailes, il y a tout juste cinq mois. Ce qui ne s’est pas passé sans difficultés. Cependant, Drissa a affronté ces difficultés avec philosophie en reconnaissant que c’est a travers les difficultés qu’on se forme et qu’on arrive à faire de bonnes choses. Il dira également que le bogolan est très significatif pour lui car «mes dessins choisis sont en effet lisibles comme l’identité d’une personne, mais aussi d’un artiste en particulier. Je peux cependant à coup sûr reconnaitre mes propres productions de bogolan partout dans le monde » a-t-il ajouté.
Toujours pour en savoir plus sur son attachement au bogolan, Drissa dira que malgré les difficultés auxquelles il est confronté, à savoir le financement de ses activités et l’acquisition de matériaux de confection, il ne cesse de fournir beaucoup d’efforts pour son épanouissement dans le monde de l’art. Il ajoutera que le bogolan qui est une technique traditionnelle de teinture et peinture naturelles sur coton, se fait à base de plantes et de la terre, donc des éléments prélevés dans la nature pour donner des teintes de plusieurs couleurs. Il nous apprend également que de la cueillette, à la peinture, en passant par la couture et les dessins, il maîtrise tout ce processus et dispose aujourd’hui de plus de deux cent motifs.
Toujours dans le cadre de ses activités, Drissa nous fera savoir qu’il n’a officiellement saisi aucune association ou Ong parmi celles qui aident les artistes-peintres, mais qu’il est sur la voie de le faire pour bénéficier de l’appui de ces organisations. Pourquoi il a tardé alors à les saisir ? «Je veux bien être aidé, mais j’ai aussi besoin de me perfectionner davantage avant de solliciter de l’aide», soutiendra-t-il.
Pour finir avec notre entretien, Drissa Diallo dira qu’à travers ses peintures, il souhaiterait transmettre le positivisme, la joie, le bonheur. Il nous a également signifié l’objectif à travers ses œuvres, c’est de présenter une fusion des cultures, mais par-dessus tout, offrir de la compagnie. Seulement, tient-il à préciser, il continuera à créer, à donner, à faire plaisir, mais surtout ne pas détruire. «Pour finir, je demande à tous mes compatriotes de soutenir nos forces de sécurité et de défense. Je n’oublierai pas de lancer un vibrant appel à nos hommes politiques. Il est temps qu’ils arrêtent les marches et manifestations afin de permettre à nos vaillants soldats d’être plus concentrés au front pour libérer le pays qui souffre » tel est le message lancé par Drissa Diallo.