Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré le samedi 6 février 2016, à l’hôtel Salam de Bamako, lors d’une conférence de presse, la 13ème édition de la journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines ou excision. Le thème de la présente édition est : « Ensemble, mobilisons-nous pour contribuer à la réalisation de l’objectif de développement durable cinq (ODD 5), à travers l’élimination des mutilations génitales féminines ».
La conférence était présidée par Mme Sangaré Oumou Ba, ministre de la PFEF, en présence de ses homologues de la Justice et de la Santé. L’assistance a eu droit à des projections des spots sur les conséquences de l’excision sur la santé de la fille et de la femme, mais aussi les avis des spécialistes sur la question. Les spécialistes qui ont intervenu aux cours de la projection sont tous unanimes des conséquences néfastes de l’excision sous toutes ses formes (traditionnelle ou médicale) sur la femme et la fille.
Pour Mme Guindo Yacine Guindo, directrice nationale du Programme national de lutte contre l’excision, le 6 février est la journée pour rappeler les souffrances des filles et des femmes victimes des complications liées à la pratique des mutilations génitales féminines. A ses dires, ces souffrances injustifiées sont consécutives aux hémorragies, aux infections, aux accouchements difficiles, aux kystes vulvaires, aux fistules obstétricales, aux traumatismes psychiques, à des conflits conjugaux, aux divorces. Tout ceci constitue des formes de discrimination, d’atteinte à l’intégrité physique et à la dignité de la femme minimisant ainsi son épanouissement. Elle a estimé que malheureusement des femmes décèdent suite à des hémorragies ou à des accouchements difficiles dus à cette pratique.
Elle a révélé que de nos jours au Mali, 1211 villages ont décidé d’abonder l’excision. Pour relever les défis, elle a appelé tous les acteurs de lutte contre l’excision à mutualiser les efforts pour mettre en œuvre la politique nationale à travers le plan d’action 2015-2019 pour l’abandon de la pratique de l’excision. Mme le ministre dira que les MGF/E constituent des pratiques coutumières dont les conséquences sont néfastes à la santé reproductive de la fille et de la femme et portent atteinte à leurs droits fondamentaux. Selon une enquête démocratique et de santé (EDSM-V), 69% des filles de 0 à 14 ans et 91% des femmes âgées de 15 à 49 ans dans les 5 premières régions du Mali et le district de Bamako ont déjà été victimes des mutilations génitales féminines.
Elle dira enfin que les autorités maliennes ont fait de la question de l’abandon des MGF/E une priorité et un problème de santé publique. Pour Mme le ministre de la Justice, Garde des sceaux, la question de l’excision est très délicate, et les autorités doivent continuer à la sensibilisation des pratiquants, avant toute loi l’interdisant.
B. Bouaré
Source: Delta News