Avec des enseignants mal formés notamment dans le domaine des travaux pratiques en mathématique, physique, chimie et biologie, la baisse de niveau des élèves et son corollaire de médiocrité chez les cadres sont légion au Mali. C’est pourquoi ils fuient les disciplines scientifiques. En conséquence, le développement du pays en pâtit. Pour y remédier, de bonnes volontés depuis Paris, des Maliens de l’extérieur, s’engagent à apporter leur contribution, fut-elle minime, par l’ouverture d’un laboratoire mobile, en vue de lier la théorie à la pratique, gage d’une connaissance parfaite en matière scientifique. Suivez notre regard !
La semaine dernière, l’Ecole du Progrès sise à Faladié IJA, dirigée par M. Djibril Souleymane N’Diaye, a servi de cadre pour la formation de formateurs en travaux pratiques. L’heureuse initiative est venue de l’Association FRANCE MALI INITIATIVES DEVELOPPEMENT (FMID), régie par la loi du 1er juillet 1901. Elle a pour but le soutien et l’accompagnement des initiatives et des projets de développement humain et social en France et au Mali et l’accompagnement des projets de coopération favorisant le développement humain. Elle intervient dans les domaines tels la création d’activités professionnelles respectant la protection de l’environnement ; la formation des jeunes à la pratique d’un métier et des adultes au perfectionnement de la pratique de leurs métiers ; la réalisation d’études pour l’amélioration des conditions de vie des populations ; des conseils aux entreprises et aux services administratifs. Son siège social est fixé à 8 Allée René Coty 76420 Bihorel.
C’est dans le souci de venir en aide à son pays, conformément aux objectifs ci-dessus mentionnés, que M. DIABI a choisi un comité de suivi de leurs activités (labo mobile) présidé par M. N’DIAYE, Directeur de la célèbre école du Progrès, du fait de ses résultats probants et sa constance dans le succès, pour lancer ce laboratoire au profit de toutes les écoles maliennes (privées et publiques).
En effet, ce grand laboratoire contient un important lot de matériels de mesure à l’usage de toutes les écoles, sur demande et à la seule condition de couvrir les frais de déplacement du labo mobile.
Pour revenir à la formation des formateurs, nous avons rencontré le formateur en charge de ces épreuves, M. Oumar Sangaré, professeur de génie électrique. Il a bien voulu nous préciser l’objet de sa présence à l’Ecole du Progrès : « Je suis là par l’intermédiaire d’amis, pour intervenir auprès de collègues à Bamako et au Mali, leur donner un coup de main dans la mise en œuvre de travaux pratiques en électricité, pour permettre aux élèves de bien comprendre les phénomènes qui sont mis en jeu lorsqu’on parle d’électricité. Ici je suis face à des enseignants du secondaire et du fondamental, chacun ayant son programme, donc on fait en fonction des besoins de chaque groupe. C’est pourquoi actuellement vous voyez des groupes d’enseignants. Il s’agit d’une formation des formateurs ».
Et M. Sangaré d’ajouter : « J’ai un jeune frère et ami à Paris, M. Diabi, qui a pu récupérer ce matériel de mesure d’électricité par rapport à son travail, et qui a pensé que c’était intéressant d’amener ce matériel au Mali, de mettre à profit ce matériel, pour que les élèves aient une vision plus pratique des choses. Malheureusement au Mali on n’a pas beaucoup de moyens, que ce soit les élèves ou les enseignants, ils ont une formation très théorique, mais en pratique on n’a pas de matériel si bien que la formation est incomplète. Nous essayons en tant qu’enseignants à l’extérieur d’apporter notre petite contribution pour permettre à nos collègues de l’intérieur d’améliorer leurs conditions d’exercice du métier ».
L’initiative est vraiment à saluer, car même nos enseignants ne sont pas qualifiés au bout de leur formation initiale pour manipuler les matériels de labo, d’où la nécessité de cette formation continue. Aux autorités compétentes, de la base au sommet, d’en faire un usage approprié pour le grand bénéfice de l’école malienne.
Mamadou DABO