Pour avoir dénoncé, lors d’une conférence de presse organisée le mardi 2 février dernier, la mainmise de la protection civile par la gendarmerie, le commandant Sinaly Berthé a été agressé par quatre hommes armés dans les environs du siège de la Cour Constitutionnelle. C’était dans la nuit du jeudi 4 février vers 20 heures.
Malgré la présence de nombreux officiers dans leur rang, la PC reste la chasse gardée de la gendarmerie. Afin d’attirer l’attention des nouvelles autorités sur cet état de fait, le syndicat de la PC avait fait une sortie. Il a organisé une conférence de presse dont le principal orateur était le Commandant Sinaly Berthé.
Au cours de cette conférence de presse, le Commandant de la protection civile, non moins secrétaire général SNFPC, Sinaly Berthé a indiqué que “la mise de son service sous la tutelle de la gendarmerie et le retard dans l’application de certains décrets en l’occurrence le cadre organique toujours bloqué par la hiérarchie ne sont pas acceptables “. Depuis lors, il aurait été menacé car ces propos, semble-t-il, n’ont pas plu à certains responsables de la gendarmerie.
Pour appliquer cette menace, le jeudi 4 février, aux environs de 20 heures, le Commandant Berthé a été agressé par quatre hommes bien armés à bord d’un véhicule 4X4 non immatriculé. Au moment où il se trouvait le Pick-up de la protection civile.
Il indique : “Ces individus m’ont signalé et je me suis arrêté croyant que c’était un contrôle de routine pour cause d’état d’urgence. Ils étaient habillés en tenue chevron de couleur bleue nuit. Aussitôt garé, ils m’ont saisis en enlevant leurs cagoules qui ressemblent aux bonnets des unités spéciales”. Alors, ils me posent la question suivante : “C’est vous M. Berthé ? Pourquoi vous avez fait une conférence de presse sur la gendarmerie ? Si vous ne laissez pas notre corps en paix, nous allons vous tuer. Cette fois-ci n’est qu’un avertissement. Vous n’êtes pas des commandants et vous ne devez votre existence qu’aux gendarmes “. En effet, le Commandant Berthé jure la main sur le cœur : “Mes agresseurs sont des éléments de la gendarmerie. Car, plusieurs fois, ils m’ont intimidés de laisser leur corps en paix, la gendarmerie “.
Après cet acte, le syndicat national de la police (SYNAPOL) a réagi à travers son secrétaire général, Abdramane Allassane, pour marquer leur soutien à celui des sapeurs pompiers. “Nous avons toujours dénoncé cette situation qui ne saurait perdurer. On ne peut pas continuer à assister à l’arrivée des cadres d’autres corps pour occuper des postes de responsabilité à la protection civile alors que le service regorge de cadres bien formés et compétents. Le ministère de la sécurité et de la protection civile est un département dédié aux policiers et aux sapeurs pompiers. Les autres viennent en appoint “, a-t-il martelé. L’occasion était bonne pour le commissaire de police de rappeler les principes de la liberté syndicale et de la liberté d’expression. “Cette agression est une violation flagrante de ces libertés”.
Ainsi, les deux syndicats projettent d’écrire au ministre de tutelle pour exprimer leur désapprobation face à cet “acte digne d’une autre époque “. Ils comptent mutualiser leurs efforts jusqu’au départ définitif des gendarmes dans les casernes. Il convient de noter qu’au cours de leur forfait, selon le Commandant Berthé, ses agresseurs lui ont dépossédé de la somme de Cent Dix Mille Francs (110 000 francs CFA.)
En tout état de cause, cette situation reste très préoccupante. C’est une véritable bombe à retardement qu’il faut vite juguler avant que ça ne s’explose.
Ousmane COULIBALY