Je passais l’autre jour, la deuxième semaine du dernier remaniement je crois, dans la rue de Bocari Tereta. Je n’ai pas pu m’empêcher de demander à mon ami qui est un de ses voisins si l’ancien ministre habitait encore le quartier. “Il est encore là” répondit mon ami.
Bizarre, bizarre! Il y a une dizaine de jours, c’était impossible de trouver une place pour se garer devant chez lui et tout autour. Des V8, des Audi, des Merco. Aucun signe de vie humaine désormais.
Est-ce possible? Mon ami me dévisage avec pitié et me dit que je ne connais pas l’effet d’un décret pris ou rapporté. Il fallait voir juste hier, ajouta t-il, le releveur de EDM tutoyer sans grâce l’ex manitou. Et puis le gérant du pressing local qui le priait de tenter ailleurs pour ses habits car lui ne voulait pas d’histoire avec le pouvoir.
Et Tereta lui-même? Il n’a pas été aperçu semble t-il à sa porte depuis un moment. Mais il se dit que le gars qui tous les soirs vient en peau de léopard, toque touffue de chasseur, brandissant une queue de cheval et rugissant comme deux lions, c’est lui. Avec tout ce qui se dit sur les pouvoirs surnaturels du grand Bozo.
Mais le grand frère aussi qui a intérêt à chercher l’asile politique au gérant de la case sacrée de Kangaba. Moi aussi d’ailleurs qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.
Adam Thiam