La présidente de la Coordination des associations et organisations féminines (Cafo), Mme Traoré Oumou Touré, est de plus en plus contestée. Plusieurs femmes leaders et membres du bureau reprochent à la présidente sa mauvaise gestion, son manque de communication et l’instrumentalisation de Cafo à des fins personnelles. Elles fustigent également la présidente pour son refus d’organiser une assemblée élective afin de renouveler l’actuel bureau dont le mandat a expiré depuis 2012.
La Coordination des associations et organisations féminines (Cafo) a organisé une assemblée générale, le vendredi 5 février 2016, en présence de plusieurs femmes venues des régions et du district de Bamako. La cérémonie était présidée par Mme Traoré Oumou Touré, présidente de la Cafo.
Au cours de cette assemblée, il a été question du fonctionnement de l’association, la violence faite aux femmes, l’accord de paix et les préparatifs du 8 mars.
Malheureusement, les débats ont pris une autre tournure. Certaines femmes, membres du bureau exécutif de la Cafo, ont pris à partie la présidente de la Cafo. Ces femmes accusent Oumou d’instrumentaliser et de privatiser l’association.
Mme Néné Touré, vice-présidente de la coalition environnement de la Cafo, elle déplore la gestion catastrophique et clanique de l’association par la présidente. «Cela fait une année maintenant que ma coalition ne mène pas d’activité au niveau de la Cafo. Nous étions dans les comités de pilotage de la Cafo avec beaucoup d’autres femmes. Je recevais des invitations au nom de la Cafo. Mais, actuellement, j’ai constaté qu’on ne m’appelle plus et je ne reçois plus d’invitation de la part de la Cafo lors des activités. Ma coalition a été écartée de la vie de la Cafo et j’ignore pourquoi ?» s’est-elle interrogée.
Quant à Mme Sangaré Nana Coulibaly, secrétaire aux affaires économiques de la Cafo, elle a indiqué : «Il faut le dire, la Cafo vit en ce moment un problème de communication, ce qui crée des sentiments de frustration entre nous. Les activités se déroulent sans les membres de la Cafo. En plus, le mandat du bureau a pris fin en 2012. Depuis cette date, le bureau vit donc dans l’illégalité. Nous voulons un changement à la Cafo pour la continuité d’une mission légale de la vie de notre association. Je signale que le mandat du bureau de la Cafo a été porté à 5 ans renouvelable une seule fois».
Pour la présidente, Mme Traoré Oumou Touré, ces femmes ont été écartées pour non payement de cotisations. «Quand une organisation doit avoir des nouveaux membres, ces membres doivent s’acquitter de leur cotisation et l’application des textes fera de l’association un bien commun. La Cafo n’est pas un cercle fermé. Moi qui suis la présidente, je suis bénévole. Être membre d’une association, c’est s’acquitter de ces devoirs. Moi j’aurais préféré entendre que je suis venue chercher de l’information à la présidente et qu’elle nous a caché. J’aurais aimé que ce débat tourne autour de certaines de nos préoccupations, mais pas les petits conflits de mesquinerie de femmes. Je pense qu’on doit les taire. La CAFO est ouverte à toutes les femmes», a-t-elle dit en substance.
Cette version de la présidente a été purement et simplement balayée d’un revers de la main par les dissidentes, qui réclament désormais son départ.
Dramane Konta