Du 29 au 31 janvier dernier, a eu lieu à la place du Cinquantenaire de Bamako, le festival culturel dogon dénommé ‘’Ogobagnan’’. Une importante rencontre culturelle qui a permis au monde entier de découvrir les multiples facettes de la culture dogon sans avoir besoin de se placer pour le pays dogon. L’évènement a été largement couvert par les medias. Mais, certains confrères, habitués à toujours chercher la petite bête partout ne se sont pas empêchés de qualifier les dogons de racistes.
Dans un article publié dans ses colonnes le 9 février dernier, un journal de la place a clairement accusé le organisateurs de ce festival d’avoir eu un comportement raciste en ne faisant appel qu’aux dogons pour l’organisation de l’évènement. Ce qui a sans doute choqué le plus, c’est la généralisation de l’accusation. On pouvait constater cela à travers le titre même de l’article : « Le racisme des dogon confirmé ». Selon les confrères, tous les acteurs clés de l’évènement étaient des dogons. Aussi, que même les hôtesses, les maîtres de cérémonie (Adama Dolo dit Dahico et Rachelle Tessougué), les journalistes invités pour la couverture, sans oublier les structures qui ont assuré l’installation et le transport, étaient tous dogons.
Selon l’auteur de l’article, les organisateurs devraient tenir compte du caractère multiethnique du pays pour ouvrir la porte à d’autres ethnies comme les Soninkés ou leurs cousins Sonrhaïs. L’article qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux a entrainé la colère des membres de cette communauté qui n’ont pas tardé à réagir. Certains ont clairement indiqué que les dogons ne sont cousins d’aucun journal.
Si l’auteur de l’article s’était limité à dénoncer quelques cas de discriminations à la place d’une accusation globale, cela aurait été plus acceptable.
Une chose que le confrère devrait prendre en compte aussi, c’est que dans l’organisation d’un tel évènement requiert l’implication des personnes qui ont des connaissances dans le domaine. Etant donné qu’il s’agit d’un festival sur la culture dogon, il est bien normal que ce soient les dogons qui soient les organisateurs principaux.
Autre précision qu’il faut apporter, c’est que tous les journalistes qui ont couvert l’évènement n’étaient pas des dogons comme le prétend le confrère. Pour preuve, c’est notre consœur Fily Sissoko qui a fait la couverture de l’évènement au nom de notre organe. Elle n’est pas du tout dogon. Il en est de même pour d’autres confrères comme Daouda Sangaré du ‘’Caiman de Indé’’, Djibi Samaké du journal ‘’la Sentinelle’’, qui ne sont pas dogons et qui ont couvert l’évènement.
Dans le but de tirer au clair la situation, nous sommes rentrés en contact par téléphone avec le premier responsable du journal qui a fait cette publication. Il s’agit de Kassim Traoré qui nous a indiqué que l’article a été publié dans le cadre d’une plaisanterie. Selon lui, l’auteur de l’article est un sonrhaï qui est un cousin à plaisanterie pour les dogons.
Cependant, l’article avait déjà suscité la colère chez la communauté dogon, poussant certains même à demander aux instances de régulation de la presse de sanctionner le journal pour de telles publications offensantes à l’endroit des dogons.
Modibo Dolo