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Primes des footballeurs maliens : De Yaoundé 1972 à Santiago 2015, l’explosion
Publié le lundi 15 fevrier 2016  |  L’aube
CHAN
© AFP par CYRIL NDEGEYA
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En matière de sport, la motivation est la condition sine quanon pour escompter sur de bons résultats. Au Mali, cet aspect très important faisait défaut. Mais ces derniers temps, les choses ont changé et les bons résultats commencent à tomber. Comment les primes des différentes compétitions sont fixées ? Sont-elles payées à temps ? Notre enquête.

Entre les CAN de Yaoundé 1972 et Tunis 1994, les primes de nos équipes nationales laissaient à désirer. Elles étaient tellement insignifiantes, qu’espérer sur de bons résultats, relevait d’un paradoxe. C’est-à-dire qu’il est incompréhensible d’escompter sur des exploits avec peu de moyens. Jusqu’à la CAN de 1994, les primes des Aigles variaient entre 30 000 et 50 000 F CFA. Donc, la motivation manquait. Pourtant, les joueurs de l’époque, animés d’un sentiment patriotique inégalé ont défendu vaillamment les couleurs du Mali, avec à la clef des résultats satisfaisants.

En 1972, la génération de Salif Keïta dit Domingo, Mamadou Keïta Capi, Cheick Fanta Mady Keïta, Cheickna Traoré « Kolo national », Ousmane Traoré, Kidian Diallo et autres, a reçu pour sa deuxième place à la CAN de Yaoundé un lot à usage d’habitation à N’Tomikorobougou et une moto de marque C.T qui coûtait à l’époque 60 000 F maliens, soit 30 000 FCFA.



En 1989, quand la génération de Abdoulaye Kaloga, Yacouba Diarra, Bakary Diakité, Yacouba Traoré « Yaba », Abdoulaye Traoré dit Abloni, Alassane Coulibaly a remporté à Bamako la coupe Amilcar Cabral, le général Moussa Traoré a offert à chaque joueur un lot à usage d’habitation et 10 000 000 pour l’ensemble des joueurs et leur encadrement.



Le déclic

Mais, la qualification des Aigles en 1994 a donné un engouement à notre football. Un déclic qui constitue le deuxième tournant de l’histoire de notre sport roi, après Yaoundé 1972. Dès lors les choses ont véritablement changé avec des primes de sélection, d’internant, de matches et de qualification très consistantes.

Au fil des années, les différents gouvernements ont fixé les taux des différentes primes. Ces taux ont tout le temps été évolutifs, surtout que la génération de Mahamadou Diarra dit Djila à un moment donné a fait des revendications.

Le dernier acte pris pour la fixation des primes est cet arrêté interministériel N° 1423/ MS-MEF du 22 mai 2015 abrogeant celui N° 02-2207 /MJS-MEF du 10 octobre 2002 a fixé les taux des primes allouées aux sportifs de haut niveau et à leur encadrement technique. L’arrêté interministériel concerne toutes les disciplines, mais nous nous intéressons aujourd’hui au football.

L’article 3 stipule que les primes allouées aux sportifs de haut niveau sont : la prime d’internant, la prime de résultat, la prime d’objectif, la prime de compétition, pour le sportif individuel ; la prime de voyage, la prime de sportif de haut niveau, la prime compensatrice.

Le taux de la prime d’internat est fixé à 2000 FCFA par jour. Pour la phase éliminatoire des compétitions, les taux des primes par joueur sont les suivants : les primes de victoire à l’extérieur pour les Aigles A font 3 000 000, 750 000 pour l’équipe B et 500 000 pour l’équipe féminine. Les victoires à l’intérieur font respectivement 2 000 000, 500 000 et 250 000 F CFA. Quand aux matches nuls à l’extérieur, les primes font 1 000 000 de FCFA pour l’équipe A, 250 000 pour l’équipe B, et 100 000 F CFA pour l’équipe féminine.

Les primes allouées selon l’objectif sont reparties comme suit : 1 000 000 de FCFA pour la qualification au CHAN, 10 000 000 pour la CAN, et 12 000 000 pour la coupe du monde.

Pour ce qui est de la phase finale des compétitions, les montants alloués en fonction des résultats sont les suivants : pour la CAN, des ¼ de finales jusqu’à la deuxième place, la prime fait 10 000 000 par étape et par joueur, pendant que la victoire finale s’élève à 15 000 000.

Pour le CHAN, la qualification aux ¼ de finale fait 500 000 F CFA par joueur, celle aux demi-finales, 700 000 F, la 3ème place, 600 000 F, 2ème place 1 500 000 F et la prime de la première place est fixée à 3 000 000 de FCFA par joueur.

Le gros lot est celui de la coupe du monde, où les 1/8ème de finale donnent 10 millions par joueur, les ¼ de finale, 12 millions, ½ finales, 15 millions, 3ème place, 20 millions, 2ème place, 25 millions et la première place fait 30 millions de FCFA.

Ces primes ne concernent que les joueurs. Celles de l’encadrement technique sont fixées comme suit :

Le sélectionneur national gagne le double de la prime du joueur
L’entraîneur adjoint touche 75% de la prime du sélectionneur
Le médecin et le préparateur physique prennent 50% de la prime du sélectionneur
L’entraîneur des gardiens, le kinésithérapeute et le masseur se contentent de 40% de la prime du sélectionneur
Et l’intendant touche 35% de la prime du sélectionneur.
L’arrêté interministériel dans son article 15 dit qu’à titre exceptionnel et sur proposition du ministre chargé des Sports, le gouvernement peut accorder des primes spéciales de résultat et autres avantages spécifiques aux sportifs des sélections nationales et à leur encadrement technique pour récompenser un mérite exceptionnel ou la réalisation d’un record africain ou mondial.

Pour les catégories inférieures (juniors-cadets et autres), le ministre chargé des Sports peut allouer des intéressements dans la limite des crédits inscrits ou alloués.

A l’analyse de toutes ces primes, l’on comprend que le football engloutit presque tout le budget du ministère des Sports, en plus des vols spéciaux affrétés pour une meilleure condition des joueurs.

Depuis un certain temps, les gouvernements vont même au-delà des simples lots à usage d’habitation, pour offrir à tous ceux qui honorent la nation des villas clefs en main, plus les encouragements divers : ordinateurs portables, téléphones.

Mais, nos investigations nous ont permis de savoir que seules les primes des Aigles A sont payées de façon automatique. En ce qui concerne les autres équipes, c’est parfois la croix et la bananière. Pour preuve les primes de matches des éliminatoires U 23 n’auraient pas encore payées. Sur l’ensemble des deux rencontres, le Mali a battu le Gabon (0-1 à Libreville et 2-0 à Bamako). C’était en juin 2015. Aussi, les primes des derniers matches qualificatifs pour le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) connaîtraient la même situation.

Récemment, une délégation de ces équipes a rencontré le directeur des finances et du matériel du ministère des sports pour en savoir plus. Bonne nouvelle : la prime de qualification pour le CHAN est disponible, et des dispositions sont en train d’être prises pour mobiliser les primes des matches de qualification. Patience est demandée aux bénéficiaires.

O. Roger Sissoko
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