L’école privée, “Collège pacifique“, bâtie sur un espace de l’Office malien de l’habitat dans le secteur F3 des logements sociaux de N’Tabacoro, est au centre d’une tension sociale. Après la marche de l’Association pour le développement des logements sociaux de N’Tabacoro (ADLOS) pour sa transformation en établissement public qui a abouti à la fermeture temporaire du collège, des parents d’élèves ont battu pavé samedi pour exiger sa réouverture.
Le statut de l’école privée “Collège pacifique” fait l’objet de débat. Ce collège, bâti dans le secteur F3, est un projet de Seydou Konaté. L’Association pour le développement des logements sociaux de N’Tabacoro dénonce ouvertement la vente à un privé de cet espace public réservé à une école, un jardin d’enfants et un marché. L’acquéreur en a fait une école privée. Une situation qui a contraint le directeur du Cap de Kalabancoro à fermer le Collège pacifique pour des enquêtes supplémentaires puisque le climat n’était pas favorable à l’apprentissage.
En réponse à cette réaction du D-Cap, les parents d’élève ont tenu le samedi 13 février un sit-in devant les locaux de l’établissement. Les manifestants ont exigé la réouverture de l’école pour permettre aux enfants d’étudier. Selon eux, malgré son statut privé, l’école est d’utilité publique. Et, le Collège pacifique pourrait être une solution à certaines difficultés des parents d’élèves qui faisaient de longs trajets dans le passé. “Rien que la proximité du cadre, la population doit soutenir l’initiative. L’espace ne peut pas abriter une école publique”, a souligné un manifestant.
Pour en savoir davantage, nous avons rencontré les services techniques du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat qui ont affirmé que ni l’Office malien de l’Habitat encore moins le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat n’ont vocation à construire une école dans les cités des logements sociaux.
Cependant, les autorités de l’Habitat ont réitéré que tous les programmes de logements sociaux comportent des parcelles réservées pour la réalisation des services sociaux de base : l’école, centre de santé, marché, entre autres. Mais, préciseront-elles, la réalisation de ces infrastructures ne figure pas dans les prérogatives de l’Office malien de l’habitat ou du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat.
“Toutes les écoles publiques qui ont été construites dans les précédents programmes de logements sociaux ont été construites par le ministère de l’Education et il en sera de même pour les autres”, diront-elles. Avant d’ajouter qu’en ce qui concerne les 1552 logements sociaux de N’Tabacoro, des espaces ont été réservés pour la réalisation d’au moins deux groupes scolaires, un lycée, quatre jardins d’enfants. “Il faut préciser que les maisons et les espaces sont gérés par l’OMH. C’est pour le gouvernement et non un particulier…”
En tout cas le ministre de l’Education nationale est interpelé pour un traitement diligent du dossier afin de permettre aux élèves de reprendre le chemin de l’école et faire une large communication sur l’investissement scolaire aux 1552-Logements.
Bréhima Sogoba