Quand l’heure fatidique arrive, nos pas nous conduisent inconsciemment vers le moyen de notre voyage final. On ne peut refuser et on ne comprend surtout pas pourquoi il en est ainsi. C’est ce qui est arrivé le lundi 8 février 2016 vers les environs de 14 heures à un jeune menuisier à Kalabancoura ACI. S’il avait su que ce chemin serait la cause de sa mort, il ne l’aurait jamais emprunté. Tout est parti si vite. Oui ! Entre la vie et la mort il n’ya qu’un fil.
Les faits racontés par un témoin de la scène
STG (nom donné par la rédaction pour taire le véritable nom) vaquait à ses occupations. Son pêché est d’emprunter un chemin qui traverse un espace vide transformé en terrain de foot, comme dans beaucoup d’autres quartiers. Loin d’être un lieu dangereux, c’est un endroit plutôt bruyant, entouré d’une école, des maisons d’habitations, des magasins et des ateliers. Sur son chemin, MTG croise un groupe de jeune fumant du chanvre indien qui l’a vite interpellé en ces termes : « pourquoi tu nous filme ? » Le passant de rétorquer « non, je ne suis pas entrain de vous filmer ! ». Alors s’engage une vive discussion entre le groupe de 7 jeunes et MTG. Une discussion qui s’est d’ailleurs vite transformée en bagarre. MTG s’est trouvé trop faible face à ces jeunes complètements sous l’emprise de la drogue. Il fut ainsi « machetté », « scié », tabassé et laissé à moitié mort sous un soleil grillant. Pris de remord dans leur fuite, deux des malfaiteurs reviennent sur leurs pas pour trainer la victime sous un arbre juste au milieu du terrain avant de fuir le lieu de leur crime. C’est seulement après que l’assistance qui jusqu’ici observait la scène de façon indifférente devant les ateliers, magasins et maisons, ont compris que la situation était sérieuse. Même là, personne n’a eu le courage de secourir l’agonissant. Ainsi MTG lutta seul contre la mort, perdant progressivement tout le sang de son corps. Il rassembla ses dernières forces pour informer ses parents, regarda une dernière fois vers la direction où ses bourreaux ont fui avant de s’effondrer à tout jamais. Il aura tenu 15 min. La police du 11ème arrondissement est arrivé très tard sur le lieu du crime et selon plusieurs témoins le corps serait resté jusqu’à 21 heures voir plus pour des raisons d’enquête. Tour à tour médecins et policiers ont constaté les faits. A notre arrivée, une foule de personnes entouraient le corps. Nous n’avons pas pris de photos conforment à la demande du jeune frère du défunt.
L’insécurité à Bamako devient chaque jour un peu plus grandissante. Des personnes sont tuées soit pour leurs engins mais aussi pour des histoires aussi banales que celles-ci. La population ne se sent plus en sécurité, encore un autre défi pour le ministère de la sécurité et de l’intérieur.
Amadingué Sagara