La crainte d’une famine s’empare des paysans de la zone de Koutiala, selon le député SADI, Amadou Nanko Mariko, qui a effectué un séjour dans une quarantaine de villages. L’élu SADI qui s’est confié à notre confrère «Le Procès Verbal », confirme ainsi la dangerosité de cet engrais hors norme, en faisant l’écho des inquiétudes paysannes de sa localité. Au même moment, une révolte paysanne couve.
A en croire le député SADI, partout dans la zone de Koutiala, les cultivateurs se plaignent de l’engrais frelaté mis à leur disposition par les pouvoirs publics lors de la campagne précédente. Les récoltes ont dramatiquement chuté au Mali, particulièrement dans la région de Sikasso, suivant la baisse de la production du coton.
Les rendements du coton reflètent généralement le niveau de production des céréales sèches (maïs, mil et sorgho). Les paysans sont persuadés qu’à cause de l’engrais frelaté, les objectifs de production n’ont pas été atteints mais leur plus grande préoccupation demeure la dette contractée auprès des banques de la place. Comment pourront-ils éponger ces dettes qui les appauvrissent davantage?
Difficile dans un contexte de pauvreté générale, à moins que le gouvernement leur vienne en aide. C’est d’ailleurs une requête que le député SADI s’est chargé de transmettre aux autorités pour que les créances des cultivateurs floués soient remboursées avec un fonds publics.
Les paysans estiment qu’à partir de mars 2016, les prix des céréales prendront l’ascenseur, car ces denrées seront rares sur le marché local, conduisant au pire en juin. Cette date est le début habituel d’une cherté des vivres appelée période de soudure. L’inquiétude des paysans est de voir la période de soudure s’installer de façon précoce cette année.
« Sur la question de la saison 2015/2016, les paysans sont persuadés qu’à cause de l’engrais frelaté, les objectifs de production n’ont pas été atteints. Ayant contracté des prêts auprès des banques, ils se demandent bien comment éponger ces dettes qui les appauvrissent davantage. Ainsi, les paysans souhaitent que le gouvernement prenne toutes ses responsabilités pour payer ces dettes à leurs places. Sinon, nous serons obligés de nous enfuir en abandonnant nos familles car les banques sont sans pitié», se lamente un paysan.
Il est vrai, reconnaissent les paysans, que si les banques n’obtiennent pas le remboursement de leur dû, elles plongeront dans une catastrophe financière. Nous cultivons depuis plusieurs décennies; nous connaissons les quantités nécessaires pour couvrir nos besoins et cette année, nos récoltes ne pourront pas du tout couvrir nos besoins », affirment les paysans dans l’article de notre confrère.
A présent, dans le monde paysan les regards sont tournés vers les autorités du pays. L’honorable Mariko aime surtout rappeler la déclaration de politique générale du 11 juin 2015 du Premier ministre Modibo Kéïta qui avait promis des sanctions contre les coupables.
Par ailleurs, les paysans n’entendent plus croiser les bras face à la mauvaise gouvernance et la corruption au sein des organes représentatifs de leur corporation. Dans les colonnes de « Le Procès Verbal », le député SADI déclarait : «En plus de l’engrais frelaté, les paysans mettent en cause la réélection de Bakary Togola à la tête de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali(APCAM)».
C’est dans ce contexte que les paysans veulent se débarrasser de Bakary Togola et ses collaborateurs, même s’il faut une jacquerie: une révolte paysanne. «Pour obtenir gain de cause, les paysans ont leur petite idée: ne pas cultiver le coton lors de la prochaine campagne tant que Bakary Togola reste président de l’APCAM », a confié le parlementaire à « Le Procès Verbal».
La rédaction
Source: Lerepublicainmali