De la Terrasse à Radisson Blu à Bamako, ensuite à Kidal et à Tombouctou, les terroristes dits djihadistes se manifestent de plus en plus. Pour autant, après l’intervention française, le déploiement de la Minusma en appui aux FAMA, l’espoir semblait permis. Pour un retour à la normale. Malheur aux diables, Iyad Ag Ghali et autres reprennent du boulot et le peuple désabusé observe en spectateur errant à la destruction de son patrimoine en réfection.
La signature de l’accord d’Alger doit pouvoir mettre fin à la chienlit. Puisqu’elle doit être un facteur de mise en écart des apatrides afin de pouvoir parvenir à mieux contrôler le territoire national. Car, aussi bien le Mnla, Aqmi, Ançardine entre autres étaient tous les poissons d’un même filet.
Le vendredi 12 février, le Mali a encore été attristé avec des pertes en vie humaine. Kidal et Tombouctou ayant été des cibles des terroristes contre la Minusma et les FAMA. Depuis, l’inquiétude est de mise partout au Mali. Puisque quelques heures auparavant, à Hombori, il y avait eu mort d’hommes par les mêmes criminels. Situation qui rappelle les heures les plus chaudes de 2012.
Après ces barbaries perpétrées, les Maliens sont sur le-qui-vive. Ils se demandent enfin quel est le rôle de la force Barkane ? A-t-elle baissé les bras ? Serait-elle complice de cette situation?
Quelques jours avant ces attaques, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta avait effectué un voyage privé en France où il a rencontré le président français François Hollande. Au menu de leur entretien, la situation sécuritaire aurait été longuement évoquée. Toutes choses qui semblent indiquer que le président IBK avait pris le devant pour taper du poing sur la table. Afin que force reste au respect de la République du Mali si réellement la France est au Mali pour défendre les intérêts du Mali. A-t-il été entendu ? Certainement non, car il y eut des exactions au vu et au su de la force Barkane.
Avec ces deux attaques revendiquées par Ançardine et Aqmi, il faut dire que c’est le retour en force des djihadistes. Finalement, personne ne sait à quoi s’en tenir ! Cependant, c’est une manière aisée pour le peuple malien de se réveiller, de sortir de la complaisance et de dénoncer l’attitude peu orthodoxe de la France. Puisque point d’être une surprise, depuis que la CMA et le GATIA ont commencé à s’unir et à parler le langage de la paix, la France s’est recroquevillée. Elle a vu ses intérêts menacés. Parce qu’avec cette unité retrouvée, elle va devoir quitter ou partager Tessalit et Taoudéni où elle exploite à hauteur de souhait les richesses de ces zones. De Ménaka en passant par Anéfis, Aguel’hoc, la France n’entend que sauver ses intérêts. Pourtant, au Mali, ils sont nombreux à y penser. Mais que faire face à l’attitude irresponsable de nos autorités à empêcher nos hommes en uniforme de gérer comme bon leur semble le nord. Comme le dit un officier : “Nous ne sommes pas du tout surpris de ce regain d’attaques djihadistes. Nous sommes sous protectorat français au nord du Mali. Nous ne pouvions rien faire ni entreprendre sans les Français. Seul Dieu nous sauve sinon nos autorités s’en fichent pas mal. Elles défendent leurs propres intérêts…”
Boubacar DABO