Le jeudi 11 février, aux environs de 16h45, deux individus armés sont arrivés à Sokolo, chef-lieu de la commune rurale du même nom. La localité se trouve à 75 km de la ville de Niono. Les deux hommes non encore identifiés seraient venus, selon des témoins, sur une moto. Ils auraient ensuite caché l’engin quelque part pour se faire passer pour des bergers. Ils auraient poussé un troupeau de bœufs devant eux, conduisant les bêtes jusqu’au niveau d’un ponceau situé à l’entrée du village.
Sur la bordure de ce petit ouvrage était assis le chef de poste des Eaux et Forêts. En tenue de travail, il était là pour un contrôle de routine afin de sévir contre ceux qui exploitent illégalement les forêts.
L’agent, du nom de Philippe Coulibaly, était accompagné pour la circonstance de deux autres personnes qui font office de surveillants des Eaux et Forêts dans le village. Mais ces derniers étaient en civil.
Aussitôt parvenus à la hauteur de ces trois personnes, racontent les deux rescapés, les assaillants ont sorti les armes qui avaient cachées sous leurs habits (de grands boubous) et les ont pointées sur Philippe Coulibaly en invitant ses deux compagnons à vider les lieux.
« J’ai tenté de les supplier de lui laisser la vie sauve, raconte un des rescapés. Mais en réaction à cette demande, ils ont immédiatement ouvert le feu près nos pieds. Nous avons donc pris la fuite pour regagner le village ». C’est ainsi que le sergent-chef des Eaux et Forêts, Philippe Coulibaly, âgé de 32 ans, a été sauvagement tué dans l’exercice de ses fonctions.
Les deux terroristes l’ont criblé de balles en criant « Allahou Akbar », racontent les membres d’une famille installée non loin du ponceau. Leur forfait accompli, ils ont disparu dans la nature en emportant avec eux la moto de service de la victime ainsi que son arme.
Une enquête a été ouverte par la brigade de gendarmerie de Niono pour identifier les auteurs de cet assassinat qui vient s’ajouter à l’enlèvement le 30 décembre 2015, d’un véhicule de l’administration locale.
Pour l’heure, certains assurent que les assaillants ont bénéficié de complicité, tout comme ceux qui avaient enlevé le véhicule de la sous-préfecture qui n’a toujours pas été retrouvé.
Le corps du sergent-chef des Eaux et Forêts Philippe Coulibaly a été transporté par les soins des autorités de Niono à Kati où ses obsèques ont eu lieu le 12 février dans sa famille paternelle.
C. O. COULIBALY