Créé en 2006 par un jeune officier de la Garde nationale, le centre de Missabougou a déjà remporté 5 trophées et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin
«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années», dit l’adage. Le Centre omnisports de Missabougou (COM) a été créé il y a seulement une décennie (2006), mais d’ores et déjà, les jeunes joueuses et joueurs de Missabougou ont écrit leur propre histoire et ne ratent aucun rendez-vous sur l’échiquier national. En atteste le nombre de trophées remportés par les deux formations du centre, c’est-à-dire l’équipe masculine et la sélection féminine (5 au total).
Les Centristes ont effectué leur grand baptême du feu en championnat national en 2010, soit 4 ans après la création de l’école par le capitaine Mamadou Cheick Tounkara, officier de la Garde nationale du Mali. Si cette première expérience n’a pas été couronnée de succès, les Centristes ne tarderont pas à faire parler d’eux. Entre 2013 et 2015, l’équipe féminine de Missabougou remporte, en effet, 5 trophées, alors que les garçons terminent deux fois troisièmes du championnat.
«De la création du centre en 2006 à cette année, indique l’entraîneur du centre, capitaine Ismaël Touré, on a remporté 5 trophées. Tous ces trophées ont été remportés par l’équipe féminine, alors que l’équipe masculine a terminé deux fois sur la troisième marche du podium. En 2013-2014, on a remporté deux trophées, la coupe du Mali et la super coupe et lors de l’exercice écoulé le centre s’est adjugé trois nouveaux trophées, le championnat national, la coupe du Mali et la super coupe», souligne le technicien avant d’évoquer les objectifs du centre. «Notre objectif c’est de mettre en place deux équipes dignes de ce nom.
C’est vrai que le crédo du centre est la formation, mais comme le handball n’est pas très développé au Mali, nous avons d’autres ambitions. On veut être champion du Mali», martèle Ismaël Touré. «Les filles ont déjà réussi à se hisser au sommet, il faut faire en sorte que l’équipe puisse se maintenir et en même temps, aider les garçons à faire autant sinon plus que les filles», ajoutera l’entraîneur du COM.
Le centre de Missabougou est ouvert à tout le monde et l’inscription est gratuite. Environ 80 jeunes handballeurs et handballeuses, toutes catégories confondues (sénior, junior, cadet et minime) fréquentent le centre. Les enfants viennent pour la plupart des quartiers de la Rive droite, mais on y trouve également des mômes de la Rive gauche et même de Kati. «Le Centre omnisports de Missabougou est ouvert à tous les enfants de tout âge.
L’une des particularités du centre, c’est la gratuité de l’inscription, nous voulons ainsi encourager les jeunes à pratiquer le handball. Presque tous les jours, nous recevons de nouveaux joueurs, se réjouit le coach Ismaël Touré». Comme tous les centres du pays, le COM est également à quelques difficultés. Ces problèmes peuvent être résumés en deux points : le manque de moyens et le déficit de compétitions.
«Ici, le président est le seul bailleur du centre, c’est lui qui finance tout : les équipements, les déplacements de l’équipe, les primes, le traitement des joueurs en cas de maladie. C’’est un grand passionné de handball, il fait tout pour les enfants, mais seul c’est difficile», avoue le coach Ismaël Touré. «Pour la bonne marche du centre, nous avons besoin du soutien de toutes les bonnes volontés, notamment les sponsors et les autorités locales. Concernant les compétitions, leur nombre doit être augmenté, on ne peut pas s’entraîner pendant dix mois pour un seul tournoi.
Il faut plus de compétitions pour avoir des équipes compétitives et capables de rivaliser avec l’élite continentale», plaidera le technicien du COM. «Depuis la création du centre, poursuivra-t-il, nous entretenons de bonnes relations avec la Fédération malienne de handball (FMHB), le Comité national olympique et sportif (CNOS) et le ministère des Sports. Tout ce que le COM souhaite aujourd’hui, insistera Ismaël Touré, c’est l’augmentation du nombre de compétitions aussi bien au niveau de la ligue du District que de celui de la Fédération malienne de handball».
On ne sait pas si le plaidoyer du technicien de Missabougou sera entendu par les instances en charge du handball du pays, mais un grand rendez-vous pointe déjà à l’horizon pour les handballeurs et handballeuses de catégorie d’âge du Mali, en plus du traditionnel championnat national. Il s’agit des Championnats d’Afrique cadets et juniors que notre pays abritera en fin d’année et qui mettra aux prises plus d’une dizaine de sélections du continent. Selon la Fédération malienne de handball, plusieurs nations ont confirmé leur participation au tournoi et les préparatifs ont déjà commencé. Sans être dans les secrets de Dieu, on peut parier que plusieurs Centristes de Missabougou feront partie des deux sélections qui défendront les couleurs du Mali à ce grand rendez-vous de l’élite continentale.
B. THIERO
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