Rhadia Achouri, porte-parole de Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) a indiqué mardi sur Mikado FM qu’"il n’y a aucune raison de penser qu’il y a eu complicité interne" lors de l’attaque vendredi du camp de la Mission à Kidal, dans le Nord du pays, qui a coûté la vie à sept Casques bleus.
"Il n’y a pour le moment aucune raison de penser qu’il y a eu complicité interne", a déclaré Mme Achouri sur les ondes de Mikado FM, la radio de la MINUSMA.
Vendredi, sept Casques bleus du contingent guinéen, dont trois femmes (les premières de la Mission à perdre la vie), ont été tués au cours de l’attaque de leur camp à Kidal (1.542 km de Bamako).
L’attaque, revendiquée le jour-même par Ansar Dine, un groupe jihadiste malien, a mis en scène attentat suicide à la voiture piégée et tirs de roquettes.
Au total sept soldats de la MINUSMA sont morts et des dizaines d’autres blessés.
Certains médias et internautes maliens ont estimé qu’une attaque de cette "envergure" n’a pu se faire sans complicité interne. Ce à quoi la porte-parole a répondu que "ce sont des spéculations".
C’est la deuxième fois que le camp de la MINUSMA à Kidal est attaqué, en l’espace de quelques mois.
Le 28 novembre déjà, deux Casques bleus guinéens et un civil de la Mission ont été tués par plusieurs tirs de roquettes tombées sur le camp. Une attaque, également revendiquée par Ansar Dine.
L’attaque de vendredi est quant à elle intervenue une semaine après celle dont a été la cible un camp de la Mission à Tombouctou (Nord, à 1.013 km de Bamako), où un soldat malien a été tué. Trois autres soldats ont été blessés, ainsi qu’un policier de la MINUSMA et un civil.
La MINUSMA, force de maintien de la paix – et qui joue également un rôle humanitaire – compte plus de 12.000 soldats et personnel civil.
Elle a été déployée au Mali en juillet 2013, à la suite d’une rébellion déclenchée en janvier 2012 par le Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA, mouvement Touareg) pour exiger la "gestion autonome" des régions du Nord.
Tirant profit du chaos occasionné par cette rébellion armée, des groupes jihadistes, liés pour certains à Al-Qaïda, se sont installés dans cette partie du pays et n’hésitent pas à s’en prendre régulièrement aux forces maliennes et onusiennes.
L’ONU a indiqué que la MINUSMA, dont le mandat a été prolongé d’un an par le Conseil de sécurité le 29 juin 2015, est son opération de maintien de la paix la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie dans les années 1990.
La Mission a perdu une soixantaine de soldats et enregistre pas moins de 200 blessés depuis son déploiement.
RKO