Avec précision et clarté, le président de l’Union des forces pour le changement (UFC) passe au tamis l’état de sclérose du Mali et tente d’y apporter la pommade et les pansements qu’ils jugent indispensables.
La désillusion est générale. Le crédit accordé par les Maliens à au président de La République Ibrahim Boubacar Keïta a laissé place à la colère. Apparemment, il est mal entouré. Par des politiques que Hamane Touré dit Serpent, président de l’UFC, dépeint comme des loups grimés en agneaux se livrant à un pillage des faibles ressources d’un pays, par des personnalités soucieuses de conserver tous les avantages liés à leurs statuts de poids lourds de la majorité présidentielle, donc enclines à fermer la porte à une éventuelle participation des opposants à la gestion des affaires publiques. Ce faisant, le goût des manipulations et de l’intoxication a germé sur les cendres du patriotisme et du sens élevé de l’Etat. La rançon est connue : à présent, plus personne ne croit ni à la politique ni aux politiciens.
A l’heure où le Mali est à bout de souffle, enfoncé qu’il est dans une crise sécuritaire, dans une mauvaise passe économique, seul un gouvernement d’union nationale peut ensemencer les graines de l’espoir, redonner sourire aux Maliens, conférer du crédit à la politique et aux politiciens en apportant les vraies solutions aux vrais problèmes des populations. Le pays ne manque pas de cadres compétents, intègres, capables de hâter le développement, d’apporter la pommade et les pansements indispensables à la cicatrisation des plaies béantes ouvertes par le chômage des jeunes, le coût élevé de la vie, l’effritement de l’autorité parentale - parce que le chef de famille n’arrive plus à subvenir aux besoins de la maisonnée. « Je m’inscris en faux contre les informations persistantes tendant à croire que Tiébilé Dramé – chef du Parena, parti d’opposition - a fait l’objet d’une quelconque sollicitation au gouvernement. Je le connais disponible pour son pays et enthousiaste pour cracher sur une telle opportunité. Encore la façon de donner compte plus que ce que l’on donne»
La gravissime situation du pays a besoin du concours de ses toutes ses filles et fils, des plus illustres aux anonymes. En particulier, de l’ancien président de la République Amadou Toumani Touré dont le retour au bercail va incontestablement irriguer la réconciliation nationale vivement recherchée par le pouvoir en place. « La cessation des poursuites judiciaires engagées contre lui serait bien accueillie par son entourage, ses fans et contribuerait à une décrispation politique.
Ainsi réconciliés au Sud, nous cheminerons ensemble dans le règlement de la crise sécuritaire. On croyait la paix enfin possible avec la signature de l’Accord d’Alger. Et voilà que les djihadistes se réclamant d’Ansar Dine et d’Al Qaïda au Maghreb islamique sèment la mort et la désolation. « Pourquoi se fendre de trop de considérations en laissant filer entre les doigts l’occasion de dialoguer avec Iyad Ag Ghali pour mettre fin aux effusions de sang inutiles. Ainsi, nous pourront orienter les maigres ressources disponibles vers des projets porteurs. Qui vont offrir de meilleures perspectives d’avenir aux jeunes réduits à alimenter les maquis djihadistes. » Le terrorisme a pour moteur l’idéologie et pour embrayage la misère.
Georges François Traoré