Le Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, lors de la 1ère session consulaire tenue lundi 11 février dans les locaux de l’Assemblée Permanente, a demandé au gouvernement du Mali d’augmenter son budget de fonctionnement, pour que les Chambres puissent mener à bien leurs activités.
L’ordre du jour de la session était relatif à l’examen et à l’adoption du projet de Plan de mandature 2015 – 2020 ; à l’examen et à l’adoption du projet de règlement intérieur de l’APCAM ; à la présentation de projets et programmes dont le PAPAM et aux divers.
Avant le coup d’Etat, confiera Bakary Togola, le budget de l’APCAM était de 130 millions de FCFA et aujourd’hui, il subit une large diminution de 80 millions de FCFA, avec un effet sur les salaires de plus de 50 travailleurs et les frais de carburant.
Le Président de l’APCAM s’exprimait devant le tout nouveau ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, qui présidait la session et avait à ses côtés son homologue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Ousmane Koné.
Pour Bakary Togola, le Mali est loin d’être un pays pauvre. «Nous avons de l’eau chez nous, des terres et des hommes. L’agriculture, l’élevage, la pêche, les plantations sont pratiquées. Le Mali doit être fier d’exporter ses produits à l’heure où nous sommes aujourd’hui. Nous cultivons du coton, nous devons être capables de le transformer. Au lieu d’investir des milliards pour importer le riz et le lait, nous devons être capables de les exporter, en produisant surtout suffisamment de riz.
Chaque année, notre pays injecte 22 milliards de FCFA dans le lait. Pour pallier ce manque à gagner, nous devons conjuguer nos efforts, avoir plus d’initiative, de créativité».
Les difficultés de ses Chambres se situent à différents niveaux, dont la faiblesse du budget de fonctionnement (qu’il a réitéré à haute et intelligible voix). «Puisque les plus hautes autorités maliennes ont décidé de porter le budget de l’agriculture à 15% du budget national, celui de l’APCAM mériterait aussi d’être revu à la hausse» dira-t-il.
Une autre préoccupation est la question des projets. La signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation étant faite, il s’agit de le mettre en application. Bakary Togola demandera à son ministre de tutelle et au Premier ministre de négocier auprès des bailleurs de fonds pour que le PAPAM puisse être étendu à toutes les régions du Mali.
Le ministre Denon a rappelé que cette cérémonie marquait le début effectif des activités de l’Assemblée consulaire de l’APCAM, issue du processus électoral, qui a démarré le 15 septembre 2015 pour prendre fin le 13 décembre 2015, avec l’investiture du nouveau bureau.
Le ministre de l’agriculture a également insisté sur quelques grands chantiers, dont la réussite dépendra de l’engagement sans faille des représentants de la profession agricole. Il s’agit, entre autres, de l’organisation de la Journée du Paysan, de celle du Salon International de l’Agriculture (SIAGRI), de la mise en œuvre de la Loi d’Orientation Agricole et de la Politique Agricole et de celles des Politiques Agricoles de l’UEMOA et de la CEDEAO.
Il a aussi exhorté les paysans à poursuivre les actions qui doivent tendre à renforcer l’exploitation forestière, à travers la structuration et le renforcement des organisations professionnelles ; la formation, l’information économique et commerciale ; les partenariats avec les chambres consulaires et organisations professionnelles agricoles de la sous-région et du reste du monde.
Il leur a enfin assuré que l’accompagnement des partenaires techniques et financiers ne ferait pas défaut.
A l’issue de ces deux jours de travaux, l’Assemblée consulaire a fait des recommandations, dont celle de mettre en place un système de collecte d’informations sur les filières agricoles propre à la profession agricole ; en collaboration avec les services techniques et de renforcer la collaboration et la complémentarité entre les chambres d’agriculture et des organisations professionnelles agricoles.
Il s’agira également pour l’APCAM de développer un mécanisme de mobilisation de fonds, pour assurer des ressources financières pérennes pour les Chambres d’agriculture ; de reprendre les activités du PAPAM dans les régions du Nord et de renforcer les capacités en ressources humaines du Réseau des Chambres d’agriculture en général, les animateurs en particulier.
Alassane Cissé
Source: Notre Printemps