Mme le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, était en visite, du 4 au 8 février 2016, dans les 4ème et 5ème régions administratives du Mali. De l’ouverture du Festival sur le Niger à Ségou, à Sangha dans le pays dogon en passant par San, N’Diaye Ramatoulaye Diallo était partie prendre langue avec les acteurs culturels et touristiques des régions de Ségou et Mopti. Après ce long périple, elle a présidé le Conseil d’administration du Centre international de conférence de Bamako (CICB), avant de signer, à son Département, une Convention de partenariat avec Orange-Mali de 200 millions de Fcfa, comme soutien à la renaissance de la culture malienne.
Ségou a été la première étape de la visite ministérielle. Dans la Cité des Balanzans, il y avait l’ouverture des activités de la 12ème édition du Festival sur le Niger. Le vernissage de l’exposition «Bi Mali» sur le Quai des arts, l’ouverture de la Foire internationale et d’autres activités ont meublé le passage de N’Diaye Ramatoulaye Diallo à Ségou. Elle en a profité pour échanger directement avec plusieurs artistes et artisans présents au Festival. Que ce soit au niveau du Village du Festival sur le Niger ou au Centre culturel Korê, Rama était avec les acteurs du monde de la culture pour cette grand-messe de la culture à Ségou.
Non loin du Centre Korê, toujours dans la commune de Sébougou, N’Diaye Ramatoulaye Diallo était parmi les invités officiels de la cérémonie d’ouverture de Sarata hôtel de Ségou. L’inauguration officielle de cet édifice a donné lieu à une cérémonie de réjouissance. C’était le vendredi 5 février 2016.
Toujours dans la région de Ségou, le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du tourisme s’est rendue à San pour voir la mare sacrée de cette localité. Elle a eu des échanges avec les responsables de la ville, des pêcheurs et autres personnalités qui s’occupent de la gestion de la mare sacrée. Cela, en vue de la prochaine organisation du Sankémon, la pêche collective annuelle de la mare. Le Sankémon est un véritable moment de tourisme, car ce sont des centaines de villages du cercle de San, mais aussi des Maliens qui viennent de partout pour cette pêche annuelle et collective, qui est aussi une tradition pour les populations et ressortissants de San.
Cette visite du ministre Rama s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des Politiques nationales des secteurs de la culture et de l’artisanat. Des projets de développement devront bénéficier aux collectivités. Ces projets s’intègrent dans le schéma de la décentralisation et surtout dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix. C’est pourquoi Mme le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme a souhaité effectuer cette mission à l’intérieur du pays pour l’opérationnalisation des transferts de compétences et de ressources de l’Etat aux Collectivités territoriales.
En second lieu, il s’agissait de prendre langue avec les acteurs des secteurs de l’artisanat et du tourisme des quatrième et cinquième régions. Pourvoyeuses de ressources dans ces secteurs, ces deux régions pâtissent des effets directs et collatéraux de la crise. Cette mission de Rama, du 4 au 8 février 2016, a permis d’exposer le Plan de relance du secteur artisanat et tourisme pour la période 2016-2018 et surtout, de recueillir les attentes des populations ainsi que leurs pistes d’actions.
C’est dans la même foulée qu’elle s’est rendue à Mopti, où elle a visité certaines communes de la région de Mopti. Avant de se rendre dans le pays dogon, plus précisément à Sangha. L’étape de Sangha s’est déroulée dans la matinée du lundi 8 février 2016. Cette commune touristique par excellence de la région de Mopti était dans ses habits de fête, pour accueillir N’Diaye Ramatoulaye Diallo et sa délégation. Ici, le tourisme est mort depuis 4 ans : pas de visiteurs, ni nationaux encore moins occidentaux. Le ministre était là justement pour s’enquérir de l’état de la localité. Elle a compris que le constat est amer, mais rien n’est gâté pour le moment, d’après le maire de Sangha Ali Dolo.
«Depuis le début de la crise, aucun ministre du Tourisme ne s’est rendu à Sangha pour s’enquérir des dégâts causés par l’arrêt des activités. Ce qui est rassurant, c’est qu’elle soit venue voir comment les gens vivent actuellement ici à Sangha, l’état délabré des hôtels et autres établissements touristiques, la souffrance des guides… Les autres vivent de l’or, du coton, etc., mais ici, notre or, c’est le tourisme», a-t-il fait savoir.
L’espoir est-il permis en voyant toutes ces tristes réalités ? Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a affirmé avoir eu plus de force pour aller vers la relance des activités touristiques et que sa mission se justifie davantage. Ainsi, elle a promis de prendre des dispositions adéquates dans les jours à venir afin de faire du secteur, un moteur économique de toute la Venise.
«La présence de Mme le ministre nous rassure et nous réconforte. Mais nous voulons que l’Etat fasse mieux pour nous sortir de cette crise qui n’a que trop duré. Ici, il y avait ce qu’on appelle le tourisme solidaire. Et l’arrêt de cette activité ne peut produire que davantage de désœuvrés», dixit Ali Dolo, qui s’est dit pressé d’avoir tous les documents relatifs à ce transfert.
N’Diaye Ramatoulaye Diallo en a profité, comme partout où elle est passée, pour rendre visite aux notabilités de Sangha, avant de «demander la route». De retour à Bamako, Mme le ministre a fait le point de sa mission, échangé avec les membres de son Cabinet sur les préparatifs de la Rentrée culturelle et touristique 2016. C’est après qu’elle a signé une Convention de partenariat de 200 millions de Fcfa avec la société de téléphonie mobile Orange-Mali. C’était le jeudi 11 février 2016 dans la salle de conférence du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, en présence du directeur général de Orange Mali, Alassane Diène.
Cette société s’engage à mettre à la disposition du département en charge de la Culture la somme de 200 millions de Fcfa, dont 50 millions à la signature. De son côté, le ministère s’engage à faire d’Orange-Mali son sponsor principal lors des différentes manifestations qu’elle organisera au cours de cette année 2016. Il s’agit de la Rentrée culturelle, artisanale et touristique qui aura lieu à la fin de la semaine prochaine ; de la 8ème édition du Festival triangle du Balafon à Sikasso ; de la Biennale artistique et culturelle du Mali ; des Contes de la paix ; et de la Rencontre des chasseurs de l’Afrique de l’Ouest.
Actuellement, le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme prépare activement la Rentrée culturelle 2016, qui aura lieu à Bamako du 18 au 20 février 2016. La cérémonie d’ouverture se fera au CICB.
Kassim TRAORE
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Rentrée culturelle 2016 : sous le signe de la renaissance culturelle
Marquer le lancement symbolique officiel du début des activités artistiques et culturelles initiées par le département et ses partenaires au cours de l’année, tel est l’objectif de la rentrée culturelle 2016, dont les activités sont prévues à Bamako du 18 au 20 février 2016.
Les objectifs spécifiques de cette rentrée culturelle 2016 consistent à faire connaître les actions et activités du département et des acteurs culturels ; de conduire une campagne de médiatisation sur le département afin de donner une visibilité à ses actions. Mais aussi de faire connaître les actions et activités du département et des acteurs culturels.
Selon le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, c’est une manière d’honorer des hommes de culture, des artistes, des opérateurs culturels et des agents pour services rendus à la Nation. «Tout en veillant à la préservation et à la promotion de l’identité nationale, il s’agira de promouvoir la création et la diffusion des talents émergents et d’encourager les initiatives locales, régionales et nationales en matière de promotion et de développement des industries culturelles, à travers l’accompagnement de projets structurants et novateurs», a-elle précisé. Avant d’jouter que cette rentrée culturelle permettra d’établir un cadre formel de dialogue et de concertation entre les artistes, les hommes de culture et la population ; de valoriser et de promouvoir l’artisanat malien.
Au programme de cette rentrée culturelle dont la première a eu lieu en 2003 au Stade Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes, il y aura de grandes soirées artistiques et culturelles retransmises en direct à la Télévision nationale. Elles seront tenues au niveau de chaque commune du District de Bamako. La nature du spectacle sera définie en collaboration avec les animateurs au niveau des communes. Elles porteront sur la Biennale artistique et culturelle de 2016, en lien avec le thème de cette année : «Renaissance culturelle».
Il y aura également des expositions d’objets d’art, de produits artisanaux, de livres d’auteurs maliens et de photographies, ainsi que des visites guidées des sites culturels, historiques et naturels. «Le pays sort progressivement d’une crise multidimensionnelle, consécutive au conflit armé déclenché dans les régions du Nord par les groupes terroristes. Ce conflit a créé une crise sociale, économique, sécuritaire et surtout culturelle qui s’est manifestée par la destruction du patrimoine matériel et immatériel de cette partie de notre pays. Cette rentrée culturelle vient donc à point pour recentrer les choses», a déclaré Mme le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme.
À l’en croire, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement ont fait part de leur volonté de rassembler tous les Maliens autour d’un projet de reconstruction de l’Etat, afin qu’ils deviennent à nouveau maîtres de leur destin. «Aujourd’hui, cette volonté se traduit par la reconstruction et la réhabilitation du patrimoine culturel d’une part, et d’autre part par la mise en place de synergies nécessaires pour l’instauration d’une culture de paix pour un développement harmonieux et durable sur l’ensemble du territoire national», a-t-elle lâché.
Dans cette optique, selon elle, il revient au département de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme d’œuvrer, avec l’accompagnement de tous ses partenaires, à la renaissance de la culture malienne dans sa diversité. «L’année 2016 couve d’ambitieux projets de relance du secteur de l’artisanat et de la culture au Mali. Ces projets, émanation de la volonté politique du gouvernement ou encore fruit d’initiatives privées, doivent être sus du grand public et des partenaires. C’est dans ce cadre que le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme organise la rentrée culturelle et artisanale.
Loin d’être une répétition, elle est une activité culturelle à caractère national au cours de laquelle le ministère et ses partenaires, les opérateurs culturels, déclinent leur programme d’activités pour l’année en cours et font le bilan des actions menées durant l’année écoulée. Elle se tient au début de chaque nouvelle année, précisément le dernier vendredi de chaque mois de janvier. Elle est un condensé de prestations d’artistes musiciens, de conférences-débats, d’expositions artistiques et artisanales et de célébration du mérite artistique», résume Mme le ministre.
Depuis sa création, la rentrée culturelle et artisanale s’est bâtie autour des thèmes fondamentaux qui caractérisent notre vie sociale et quotidienne. L’édition 2016 sera le lieu d’une réflexion sur l’organisation de la Biennale artistique et culturelle de cette année. Les conclusions des Journées de réflexion sur la Biennale, édition 2016, seront communiquées lors de la grande soirée culturelle retransmise en direct sur l’Ortm.
K.T