Plus de 8 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, les réfugiés maliens ne sont toujours pas de retour chez eux. Ceux de la Mauritanie ont vu, aujourd’hui, leur cadre d’accueil se détériorer. Trois agences humanitaires des Nations-Unies, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, lancent un appel d’urgence aux bailleurs de fonds pour maintenir l’assistance vitale aux 50 000 réfugiés maliens dans le camp de Mberra, dans le sud-est de la Mauritanie. Dans le communiqué ci-joint, ces agences de l’ONU tirent la sonnette d’alarme et préviennent que les financements actuels permettront à peine de couvrir les besoins jusque fin avril.
NOUAKCHOTT – Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) exhortent les bailleurs de fonds à mobiliser les ressources nécessaires pour maintenir l’assistance vitale apportée aux 50 000 réfugiés maliens dans le camp de Mberra, au sud-est de la Mauritanie. Les trois agences préviennent que les financements actuels permettront à peine de couvrir les besoins jusque fin avril.
Depuis 2012, les trois agences travaillent en collaboration très étroite avec le gouvernement mauritanien et les organisations non gouvernementales pour aider les réfugiés maliens qui ont fui le conflit dans le nord du Mali et dépendent de l’aide extérieure pour répondre à leurs besoins.
Le HCR assure la protection des réfugiés ainsi que leur accès à l’éducation primaire, la santé, le logement, l’eau, l’assainissement et l’hygiène ainsi que la gestion du camp et les distributions de produits alimentaires et humanitaires de base.
Le HCR soutient également l’autonomisation des réfugiés, à travers notamment des cours d’alphabétisation pour adultes, des formations professionnelles, et un appui aux moyens de subsistance et aux activités génératrices de revenus pour réduire la dépendance des refugiés à l’aide extérieure, et fournir une assistance sur mesure pour les plus vulnérables.
Le PAM apporte une assistance alimentaire et nutritionnelle aux 50 000 réfugiés maliens du camp de Mberra. Le PAM fournit de la nourriture chaque mois à tous les réfugiés et distribue des suppléments nutritionnels enrichis en vitamines et oligo-éléments aux enfants de moins de cinq ans, et aux femmes enceintes et allaitantes pour traiter et prévenir la malnutrition aiguë modérée. Le PAM fournit aussi un repas chaud quotidien aux enfants des écoles primaires du camp.
« Les réfugiés dans le camp ont presque tout perdu et pour beaucoup d’entre eux l’assistance alimentaire et nutritionnelle apportée par le PAM est une bouée de sauvetage », a expliqué Janne Suvanto, Directeur du Bureau du PAM en Mauritanie. « Nous avons vu l’impact négatif que les diminutions successives des rations alimentaires distribuées en 2015 ont eu sur la santé des réfugiés, avec une augmentation du nombre d’enfants et de femmes enceintes tombant dans la malnutrition. Nous savons que le moindre changement dans l’assistance alimentaire pourrait avoir des conséquences dramatiques. Plus de 50 000 réfugiés dépendent de l’assistance que le PAM leur apporte pour survivre et nous avons besoin de 5,3 millions de dollars pour couvrir les besoins immédiats et assurer que les réfugiés continuent de recevoir l’assistance dont ils ont besoin, » a conclu Suvanto.
Dans le camp de Mberra, l’UNICEF continue de renforcer l’accès aux services sociaux de base de qualité en termes de nutrition, de santé et d’éducation. Grâce à l’UNICEF et à ses partenaires, les enfants ont ainsi accès à l’éducation formelle et non formelle. Les financements permettent également, entre autres activités, la réhabilitation des espaces amis des enfants, l’identification des enfants ayant des problèmes de protection et le traitement des enfants souffrant de malnutrition sévère. « Aujourd’hui, le camp compte près de 36 300 enfants. Nos interventions sont rendues possibles grâce aux contributions de nos donateurs et aux efforts conjoints consentis par nos partenaires » explique M. Souleymane Diabaté, Représentant de l’UNICEF en Mauritanie. « Sans un financement d’urgence estimé à 3 millions de dollars sur un total des 15 millions requis par l’UNICEF pour l’urgence humanitaire en Mauritanie, l’accès aux services sociaux de base au profit des enfants et de leurs familles pourrait être compromis. »
«La situation humanitaire globale dans le camp de Mberra s’est progressivement améliorée depuis 2012, en particulier en termes d’accès à l’eau potable, aux soins de santé, et aux services communautaires pour tous les réfugiés. Ces réalisations sont le résultat des efforts conjoints et doivent être maintenus “, a expliqué M. Mohamed Alwash, Représentant du HCR en Mauritanie. « Le financement à ce stade de l’opération est crucial pour soutenir le progrès réalisé » a-t-il ajouté. « Alors que la situation dans le nord du Mali demeure instable, les retours massifs volontaires ne peuvent être envisagés en 2016. La vie de plus de 50 000 personnes dépend de la capacité des agences à mobiliser les financements suffisants pour continuer de soutenir l’opération, » a conclu M. Alwash.
Le HCR mène et coordonne l’action internationale pour la protection des personnes forcées de fuir, afin de préserver les droits et le bien être des réfugiés. Depuis plus de 60 ans, dans toutes les crises de déplacement majeures, le HCR a aidé des dizaines de million de personnes, en leur fournissant notamment des solutions durables.
Le PAM est la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde en distribuant une assistance alimentaire dans les situations d’urgence et en travaillant avec les communautés pour améliorer leur état nutritionnel et renforcer leur résilience. Chaque année, le PAM apporte une assistance à plus de 80 millions de personnes dans près de 80 pays.
L’UNICEF, un des principaux organismes d’aide humanitaire et de développement, travaille partout dans le monde en faveur des droits de chaque enfant. Les droits de l’enfant commencent avec un hébergement sûr, une bonne nutrition, la protection contre les catastrophes naturelles et les conflits et durent toute la vie : soins prénatals pour une naissance en bonne santé, eau propre et assainissement, soins de santé et éducation. L’UNICEF s’efforce depuis près de soixante-dix ans d’améliorer la vie des enfants et de leurs familles.