La défense du territoire national du Mali est un grand marché de dupe. Les acteurs de ce marché sont composés de l’armée malienne, du président IBK, de la France accréditée par la fameuse communauté internationale et des terroristes armés du Nord à savoir MNLA, AQMI, ANSAR DINE et associés. Dès la chute du président ATT, les oiseaux de mauvaises augures ont vite fait de qualifier l’armée malienne de sous équipée et de désorganisée.
Ces mêmes oiseaux annonciateurs de mauvaises nouvelles ont décrétés que le président Dionkounda Traoré n’était pas légitime pour conduire le Mali; or la constitution, loi suprême du Mali faisait de lui la personne la plus légitime et la moins illégitime pour cette fonction eut égard à sa fonction de président de l’assemblée nationale. Ce n’était donc pas anodin de la part de la communauté internationale de véhiculer cette image d’un président de la transition illégitime. Le pire a été l’acceptation de ce mensonge par les maliens. Dès lors que le président Dionkounda Traoré n’était pas légitime aux yeux de ceux qui décident pour tous, on pouvait craindre sa mise à l’écart et le refus de répondre favorablement à ses demandes sauf une. A travers un DT affaibli, le Mali a été contraint de faire appel à la France sous l’égide de l’ONU pour défendre le territoire contre le terrorisme. A part ça, les commandes d’armements du Mali ont été gelées. Après avoir qualifié une armée de sous équipée et de désorganisée, on a tout fait pour instaurer un embargo sur l’importation d’armes dans ce pays. Les esprits cartésiens comprendront.
L’accord de Ouagadougou fut du temps politique pour permettre au MNLA de consolider ses positions car juste avant il n’existait plus sur le territoire malien. Pendant que l’armée malienne avait l’avantage sur ces groupes, une pression diplomatique est venue arbitrairement freiner la progression des FAMA puis imposer des pourparlers à Ouagadougou sous l’égide de deux personnes hautement impliquées dans le conflit malien avec prise d’intérêt. L’histoire nous a montré que Blaise Compaoré et Djibril Bassolé perpétuaient les variables de la discorde. Le verrou d’Anéfis avait sauté et rien ni personne ne pouvait empêcher les FAMA de vaincre l’ennemi.
L’intransigeance de François Hollande sur la date de la présidentielle malienne à ouvert les yeux des plus sceptiques sur le rôle controversé de la France. Il a été vendu aux maliens le fait que le président issu des élections dont la date fut imposée par Hollande aura toute la légitimité que DT n’avait pas et qu’il pourra redorer le blason du Mali pour la quête de l’intégrité du territoire. Comme nous l’avons montré dans le passé, le président légitime IBK est une sélection adverse si nous extrapolons les problèmes de gouvernance d’entreprise dans la gouvernance politique. Non seulement le président a gonflé son CV pour paraître apte pour le job, mais il a fait autre chose pour son confort personnel qui n’a rien avoir avec les tâches liées au poste qui lui a été confié. Il a commandé des armes certes avec une facture qui est loin du prix du marché mais le Mali a urgemment besoin de ces armes. Il a acheté un avion dans les mêmes conditions opaques dont l’utilité est plus que discutable. Les partenaires du Mali ont cru juste d’annuler le marché des armes et de laisser celui de l’avion. Pour un pays dit militairement affaibli, on peut se demander si les partenaires du Mali n’ont pas un autre calendrier à défendre que le Mali.
Le rôle des différentes missions affectées par les Nations Unies et la France au Mali est flou. Nous serons d’accord sur nos désaccords au sujet du rôle de ces missions. Serval, Barkhane et MINUSMA se ressemblent par leurs inefficacités sur le théâtre des opérations. La raison première de leur présence est la prévention face au terrorisme. Ce terrorisme n’a jamais été en berne même si l’on tente de l’étouffer par une communication surpuissante par RFI et France24.
Nous assistons à une situation de pourrissement programmée dans lequel le président IBK fait semblant de présider avec son encombrant fils président de la commission défense nationale. Il y a un ministre de la défense Tiéman Coulibaly qui n’a ni l’expérience ni les moyens pour sa mission. La France qui s’emploie à perpétuer le statu quo même si elle y perd de temps en temps des Damien Boiteux cache mal son jeu. L’ONU qui couvre la France en payant des salaires de soldats tchadiens, nigeriens et autres soldats originaires de pays pauvres est un multi récidiviste en la matière. Le peuple malien ayant perdu toute confiance en elle-même et toute envie de réclamer son droit assiste impuissant aux lectures de communiqués nécrologiques du gouvernement annonçant la mort chaque jour de jeunes soldats à la fleur de l’âge dont personne ne se souviendra dans trois mois. Doucement mais sûrement nous assistons à l’agonie de la vocation pour l’armée. Les discours du chef de l’état font souvent cas de l’identité des soldats français tombés sur le champ de l’honneur au Mali avec des larmes présidentielles à la clé. Jamais le président IBK n’a prononcé le nom d’un malien mort sur le champ de bataille. Jamais il n’a semblé s’en préoccuper au-delà du minimum syndical. Le président IBK donne un mauvais signal aux jeunes qui pourraient être de nouvelles recrues pour la grande muette. Le ministre de la défense Tiéman Coulibaly ne fait pas mieux. Il donne l’impression d’un ministre qui réagit plus que n’agit. Il est plus visible après les attaques meurtrières qui font des morts pour le communiqué nécrologique. A-t-il les moyens de sa politique ? Fait-il la politique de ses moyens? C’est à lui de réclamer des moyens, des hommes et une politique militaire claire. Sinon changer de ministère est une option ou démissionner.
Les seuls endroits où les braves jeunes soldats maliens sont célébrés sont les réseaux sociaux. Chaque jour, des hommes et femmes tombent après des attaques de groupes armés. Notre inconscient s’y habitue au point que nous passons une petite minute sur les articles de mort, le temps d’un ”like” et d’un commentaire ”RIP”.
La jeunesse malienne est une jeunesse en mode RIP.
Elijah De BLA