Cette rencontre de haut niveau doit permettre de diagnostiquer les conditions pour l’Afrique d’éviter le chaos qui la menace et d’aller vers l’émergence que ses richesses lui promettent
Comment mobiliser le riche potentiel de l’Afrique pour assurer le bien être de ses populations et combattre les idées préconçues qui battent en brèche la capacité du continent à émerger ? C’est tout le sens du thème – « l’Afrique entre chaos et émergence » – de la 16è édition du Forum de Bamako qui se tient depuis hier au Centre international de conférences de Bamako.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le Premier ministre Modibo Kéïta, s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, du président du Forum de Bamako, Abdallah Coulibaly, de diplomates ainsi que de nombreuses personnalités venues d’Afrique et du monde.
Parrainée par le président de la République, la rencontre entend impulser un développement dynamique de l’Afrique et armer sa jeunesse. Le thème de cette édition fait écho au paradoxe frappant entre les maux qui menacent l’avenir du continent et son riche potentiel qui peut et doit le mener vers un avenir radieux. L’Afrique est sujette, entre autres maux, à la famine, l’insécurité, la corruption ou encore les coups d’Etat. D’un autre point de vue, le continent regorge de richesses naturelles qui totalisent le 1/3 des réserves mondiales.
L’Afrique est-elle victime de la malédiction de sa richesse, s’est alors interrogé Abdallah Coulibaly. L’Afrique, pense-t-il, peut éviter le chaos et aller vers l’émergence en concentrant ses forces sur la modernisation de l’agriculture, la réalisation d’infrastructures routières, hydrauliques et électriques, le développement de l’éducation et des TIC. La redéfinition et la concrétisation de nouvelles stratégies d’intégration et de partenariat favorables sont aussi indispensables, a estimé l’initiateur du Forum de Bamako pour qui l’Afrique est capable de devancer et même de surprendre le monde.
Le Forum de Bamako, a jugé le chef de délégation de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, est une plate forme d’échange de haut niveau qui permettra d’explorer les passerelles entre le chaos et l’émergence du continent.
L’Union européenne croit en l’avenir du Mali et du continent africain d’où son accompagnement du présent forum. La conférence de Bruxelles en faveur de notre pays ainsi que les actions dans le cadre du FED s’inscrivent dans cette dynamique. Pour Alain Holleville, la crise qui a affecté notre pays en 2012-2013 doit être un cas d’école. Il a réitéré le soutien de son institution au processus de paix en cours dans notre pays.
L’ambassadeur de France au Mali a, lui, estimé que le thème « l’Afrique entre chaos et émergence » devait permettre aux participants de diagnostiquer les conditions pour l’Afrique d’éviter le chaos et d’aller vers l’émergence. La sécurité doit être la base de tout processus de développement du continent, estime le diplomate français. « La France a confiance au Mali », a dit Gilles Huberson qui a assuré que son pays investira au Mali 700 millions d’euros, soit 4,8 milliards Fcfa, entre 2012 et 2017.
Le chef de la Minusma, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif, s’est réjoui de l’initiative de ce forum qui est un espace ouvert aux sommités du continent pour discuter des voies et moyens d’éviter à l’Afrique le chaos et d’assurer le bien être de ses populations. Les réflexions permettront aux décideurs de prendre des mesures appropriées, a-t-il estimé. Mahamat Saleh Annadif a réitéré l’accompagnement de la Minusma à notre pays, conformément à la vocation de l’Onu de soutenir la solidarité et la paix dans le monde.
Le présent forum se déroule dans un contexte particulier pour notre pays dont la situation sécuritaire mobilise tous ses partenaires, a rappelé le Premier ministre Modibo Kéïta. Le chef du gouvernement a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes tombées au champ d’honneur depuis début de la crise.
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