Le président de la république Ibrahim Boubacar Kéita sait et il l’a dit ; que des ministres de son gouvernement ne lui disent pas la vérité. Parmi ses fossoyeurs tapis dans l’ombre figure bien Mamadou Frankaly Kéita ministre en charge de l’énergie. Rappel
Tout est parti de la tournée présidentielle historique à Ségou
Parti pour honorer ses engagements pris la veille de son élection à la présidentielle vis à vis des populations, Ibrahim Boubacar Kéita n’a pas su contenir ce jour ni ses larmes ni sa très grande colère à Bla. Ville dans laquelle, il découvre que l’un de ses ministres, Frankaly Kéita lui avait menti. Comment et pourquoi?
Nous sommes à quelques encablures seulement des élections présidentielles de 2013. Harouna Aboubacar Traoré, un jeune opérateur économique de la diaspora, découvre à Accra, la capitale Ghanéenne, Ibrahim Boubacar Keita alors candidat en tournée. Ses propos, son allure, sa moralité sans doute, sa sincérité dans les propos et ses convictions séduisent le jeune Harouna. Lui ? Originaire de Bla, regagne très rapidement les siens dans les faubourgs de Bla. Crée un club d’amis et de sympathisants pour soutenir la candidature d’IBK. Il gagne Bamako, où il prend attache avec Mr Tréta responsable du RPM et lui déclare ses intentions de soutien à IBK. « Je me suis investi humainement et financièrement pour convaincre mes compatriotes de la crédibilité de la candidature de IBK.
Nous n’avons rien demandé. Lorsque IBK est venu à Bla, il a été accueilli à la lueur des lampes tempêtes et des torches. La population de Bla n’avait qu’une seule doléance importante : l’électrification de la ville ». Dans son discours, le candidat Ibrahim Boubacar Kéita a promis que dès son élection, le problème d’électricité ne serait plus qu’un vieux souvenir à Bla. Pendant ce temps, ses adversaires politiques sillonnaient villages et hameaux pour dénigrer IBK disant qu’il n’a fait que de creuses promesses. Harouna et les siens tenaient mordicus à rassurer l’électorat sur la sincérité de leur mentor.
Juste donc après son élection, IBK donne des instructions à son ministre Frankaly Kéita, afin de tout mettre en œuvre pour honorer ces engagements. Tenant à ne pas passer pour ridicule devant les populations, Harouna Traoré pris donc à son tour à bras le corps le problème d’électricité de la ville de Bla. « Nous n’avons jamais laissé le moindre répit au ministre Frankaly qui nous a toujours rassuré. A 72 heures du voyage présidentiel, j’étais en contact avec le ministre qui m’a encore fait savoir qu’il a pris toutes les dispositions ».
Que s’est il passé ? Frankaly voulait il volontairement humilier le président devant une population devenue exigeante à force de patience et broyant du noir ? C’est certainement l’intention inavouée du ministre dont l’attitude n’a aucune justification. Arrivé à Bla, tout rassuré que la population avait oublié les problèmes d’électrification, IBK, découvre tout ahuri, une pancarte arrogante flanquée d’un message brandie vigoureusement par des enfants médusés. : « Grand père Kenkelen Tigui, nous étudions dans l’obscurité ». Le sang du président ne fit qu’un tour. Heureusement que son cœur tenait bon.
Dans les coulisses, ne sachant où donner de la tête, il laisse tomber quelques grosses gouttes de sueurs, ses larmes perlent sur ses joues. IBK est inconsolable. « J’ai tout compris… On m’a menti…. » Puis, les mots commencent à lui manquer pour exprimer sa très grande colère.
Quelques heures seulement après ce triste spectacle ; deux groupes électrogène ont miraculeusement été acheminés à Bla.
Comme tout bon cadre digne de ce nom : le Directeur de l’AMADER s’assume ; et rend sa démission sans crier gare. Le ministre lui n’a pas ce courage. il déménage chez les parents du président tout en larme les suppliant d’intercéder auprès de ce dernier.
Par humilité, le directeur sortant n’a pas voulu révéler les réels motifs de son choix. Mais en réalité ; il était a bout. Le ministre qui intervenait et continue d’intervenir dans les attributions de marché et les récréments donnait du fil à retordre à son Directeur.
Rare sont ceux qui se sont posé la question de savoir pourquoi le DAF du département a été limogé. La raison est simple. Frankaly foulait au pied l’orthodoxie financière et multipliait des injonctions déraisonnées aux agents. Quel financier supporterait une telle pression ?
C’est dans les mêmes conditions qu’il a été mis fin aux fonctions de DG de EDM SA de DORO Berthé ; un cadre connu pour son intégrité morale qui malheureusement a fini par sombrer lorsqu’il fut question de recruter 40 agents à EDM.
Pour des raisons que personne ne peut justifier, Frankaly a unilatéralement décidé de trouver 400 places pour des amis à lui au sein de EDM. Le recrutement organisé avec la complicité du Président du conseil d’administration, des deux syndicats reconnus continue de faire des vagues. Et pour cause. Il n’ya non seulement pas de place pour eux, mais aussi et surtout aucun compte n’a été tenu de l’adéquation diplômes-postes. Ainsi, des maitrisards en droit se retrouvent comme agent de guichet ou simple releveur. Et tenez vous bien, malgré sa situation financière chaotique, EDM continu de payer les 400 agents pourtant non opérationnels. Pire, certaines recrues ont presque atteint les 50 ans donc proche de l’âge de la retraite.
Survivant des subventions de l’Etat, EDM SA est presqu’à bout de souffle, étranglée par un ministre qui se préoccupe très peu de ses arrières. Pourtant le parquet l’attend impatiemment aux sorties du gouvernement. Frankaly est un client du pool économique des griffes duquel il a été miraculeusement extrait. C’est donc un sursis.
Abdoulaye Niangaly