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Suite à l`ultime médiation de la cedeao… Le CNRDRE rompt avec les pyromanes
Publié le mardi 22 mai 2012   |  Aurore


Marche
© AP par DR
Marche de soutient au CNRDRE: Les populations pour un Mali indivisible.
11 avril 2012.Bamako,Mali.Des milliers de personnes témoignent leur soutient aux institutions en place pour lutter contre les bandes armées du nord du pays.


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Au bout d'ultimes pourparlers et négociations de la dernière chance, la junte putschiste malienne et la CEDEAO sont finalement parvenus à une convergence de vue autour du principal point d'achoppement de l'accord-cadre du 6 Avril dernier. La transition, c'est de cela qu'il s'agit, a fait l'objet d'un accord définitif et sera conduit par le Pr. Dioncounda Traoré jusqu'à l'organisation d'élections et l'installation d'institutions stables. Cette la concession du CNRDRE, sous l'égide des médiateurs de la CEDEAO, lève un grand pan des entraves à la normalisation institutionnelle? ainsi qu'à la reconquête de l'intégrité territoriale, mais la partition des profiteurs du putsch n'est visiblement pas terminée.

«Nous ne sommes pas venus pour nous éterniser", avait prévenu, au lendemain de la mutinerie, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de file de junte militaire du 22 Mars 2012. L'intransigeance du CNRDRE et sa résistance aux appels de retour à l'ordre constitutionnel a ainsi prolongé l'attente des démocrates maliens et de la communauté internationale, mais ne s'est pas éternisée. Tombeurs d'ATT, à quelques semaines de son départ annoncé de Koulouba, les mutins ont accepté de lâcher du lest, à l'issue d'une médiation de la dernière chance de la CEDEAO, qui a accepté de reprendre langue avec ses interlocuteurs, malgré les déconvenues subies quelques jours auparavant.

La reprise du chemin de Kati par Djibril Bassolé et Adama Big Togo n'a été consentie qu'à la suite de la dernière visite du président de la République intérim, le Pr Dioncounda Traoré, à Abidjan, pour solliciter une reprise des négociations auprès du président en exercice de la CEDEAO, son homologue Alassane Dramane Ouattara de la Côte d'Ivoire. Une démarche qui, selon nos sources, a été suscitée par le chef de la junte Amadou H. Sanogo, après que son appel à l'organisation d'une convention nationale ait irrité les médiateurs de l'organisation sous-régionale.

La médiation de l'ultime chance - faute de quoi le pays aurait vécu les affres de nouvelles sanctions - aura été la bonne, car le Capitaine et ses hommes ont enfin concédé une sortie de crise conforme au schéma constitutionnel, en l'occurrence le maintien du dauphin constitutionnel comme président de la magistrature suprême pendant la transition. C'est du moins l'annonce officiellement faite par les deux médiateurs, lesquels ont tour à tour rencontré les l'ensemble des institutions de la République, pour leur révéler la teneur de l'accord conclu avec le Comité National de Redressement de la Démocratie et de Restauration de l'Etat.

Ledit accord, à en croire des sources concordantes, est par ailleurs assorti d'un certain nombre de mesures d'accompagnement, au nombre desquels une garantie sécuritaire aux putschistes, un avancement en grade aux acteurs, l'attribution d'un rôle dans la mise en route de la transition, le vote d'une loi de programmation militaire, entre autres. Par delà donc la loi d'amnistie, ce sont les mesures en échanges desquelles la junte militaire a consenti à inscrire la transition dans une logique constitutionnelle, autorisant du coup un retour effectif à l'ordre constitutionnel qu'elle a bafoué et malmené pendant la période intérimaire.

Ce faisant, les putschistes maliens lèvent du coup un grand pan des obstacles à la reconquête de l'intégrité territoriale, au soulagement des souffrances des populations du Nord-Mali, ainsi qu'à la reprise de l'activité économique qui accuse un sérieux coup depuis deux mois, avec notamment l'abandon massif du pays par les investisseurs et partenaires étrangers.

Il reste cependant à faire face à un autre pan non négligeable des entraves que sont les hostilités et levées de boucliers que n'ont pas manqué d'occasionner les concessions faites par le CNRDRE. Elles proviennent essentiellement de forces politiques ayant subitement sauté sur le coup de force du 22 Mars 2012 pour en faire un cheval de bataille pour l'accession au pouvoir et qui se démènent depuis, comme des beaux diable, pour contribuer à un durcissement de la position de la junte à tout prix. Après l'avoir vainement guidé vers le chemin de la désignation d'un président constitutionnel en dehors des voies constitutionnelle, lesdites forces n'ont pas l'air de vouloir lâcher prise. Sans avoir été des acteurs déterminants dans le renversement du régime d'ATT, elles ont choisi visiblement de rester sur le rempart politique, malgré la capitulation du Capitaine et de ses hommes au nom du bon sens et continuent d'appeler de tous leurs vœux l'organisation d'une convention nationale qui pourrait probablement déboucher sur un appel à l'insurrection populaire.

Cette partition de pyromanie est manifestement une donne avec laquelle il va falloir compter dans le processus de normalisation, ainsi que dans le combat contre les facteurs de déstabilisation de la transition - dont les Maliens attendent autre chose que les actions à la dimension de pâquerettes naines.

IBK du RPM, Me Tall du CNID, Oumar Mariko de SADI et Hamamdoune Amion Guindo de la CSTM, n'ont visiblement pas dit leur dernier mot et pourraient entrer dans une autre bataille à compter d'aujourd'hui, à la faveur de la convention nationale à laquelle tous adhèrent et qu'ils comptent imposer au peuple telle une camisole de force.

A.Keïta

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