Le président du Parena, Tiébilé Dramé, a, au cours de la rentrée politique de son parti, dénoncé la mauvaise gouvernance qui, selon lui, caractérise le pouvoir IBK. C’était le samedi 20 février 2016 au Palais de la culture Amadou Hampâté BA.
Comme à l’accoutumée, Tiébilé Dramé a profité de la rentrée politique du Parena pour dénoncer ce qu’il appelle la gestion patrimoniale du pays par le Président Ibrahim Boubacar Keïta. Cette fois-ci, il a sorti la grande artillerie. Après le rappeur Mylmo dans son clip «Yabé», ou auto-goal en français, allusion faite à l’élection d’IBK à la tête du pays, les uns et les autres rivalisent en discours pour dénoncer la mauvaise gouvernance.
Sous les ovations des harangueurs, le président du Parena, Dramé, s’est livré à son exercice favori. Il s’agit de la dénonciation des scandales à répétition qui ébranlent notre pays.
Dans son intervention, il dira que le pays est dans une situation inquiétante. Car, estime-t-il, le président de la République manque de politique pour sécuriser le pays, manque de projet pour l’éducation, la santé et l’emploi. En rappelant les dernières attaques de l’armée malienne par les terroristes, répondues par les communiqués funèbres du gouvernement. Pour lui, les gouvernants actuels n’ont pas pitié de ce pays. Sinon, ils n’allaient pas rivaliser dans le pillage de nos ressources. Nous n’avons pas l’impression que notre gouvernement et le Président ont un plan pour sortir le pays de la crise sécuritaire. Nous voudrons bien voir ce plan, s’il existe, indique Dramé. «En vérité, notre gouvernement n’a pas de stratégie. Mieux, le Président de la République n’a pas de projet pour sortir le pays de la crise sécuritaire. Le Président n’a pas de projet pour le nord du Mali. S’il avait un projet, on l’aurait su depuis longtemps. S’il avait un projet, on l’aurait vu. Parce que ses tâtonnements sont la preuve qu’il n’a pas de projet pour le Mal. Et c’est triste pour notre pays qu’il n’y ait pas de projet pour le Mali», déclarera l’opposant, Tiébilé Dramé.
Pour lui, il manque au Mali un grand dessein pour sortir le Mali de la crise. «Je ne veux pas dire que le Président de la République et le gouvernement n’ont pas d’ambition pour le Mali. Je ne veux pas dire que le Président de la République et le gouvernement n’aiment pas le Mali. Loin s’en faut. Le Président et le gouvernement aiment le Mali, tout le monde le sait. Nous aimons tous le Mali à la même hauteur. Mais ceux qui sont à l’œuvre aujourd’hui pour répondre aux aspirations profondes du Mali ne sont pas à la hauteur de la tâche», ajoutera-t-il.
Pour lui, le régime a montré ses limites. «Si les dirigeants actuels ne peuvent plus, il revient au peuple malien de se mobiliser. Donnons-nous la main, ne laissons pas couler le Mali. Ne laissons pas sombrer notre pays. Car nos gouvernants conduisent le pays dans le mur». Faisons en sorte qu’on ne conduise pas le Mali dans le mur. Nous avons la capacité, nous avons la possibilité. Il ne nous reste plus qu’à nous donner la main pour imposer un changement de cap. Pour imposer au Président de la République les indispensables concertations nationales sans lesquelles le pays ira droit au mur, soutiendra Tiébilé Dramé. Car le Mali ressemble aujourd’hui à un balafon crevé. Faisons les concertations nationales sur la défense et la sécurité nationales. «Ces questions ne sauraient être leur seule affaire. C’est une affaire de nous tous. Si nous nous levons tous ensemble dans le respect de notre constitution, nous allons pouvoir obtenir des résultats et très vite. Alors tous ensemble pour redresser le cap pour éviter que notre pays n’aille vers le mur», conclura-t-il.
Pour sa part, le secrétaire général du Parena, Diguiba Keïta dit PPR, dira que le régime IBK a scandalisé ce pays en se focalisant sur les affaires dites de surfacturation des équipements militaires, les engrais frelatés, l’achat de l’avion présidentiel dont le prix varierait entre 7 et 20 milliards de FCFA. A cela s’ajoute la subvention de 1000 tracteurs. S’agissant de ce dernier point, il dira que le subventionné des tracteurs proposés aux paysans ne doit excéder 3 millions de FCFA et non 6 millions comme proposés par le gouvernement. «Si on ne se lève pas, nous allons perdre notre pays. Nous n’entendons pas par là un coup d’Etat. Les putschistes sont à Koulouba. Ceux qui siègent au Conseil des ministres sont ceux qui ont soutenu le coup d’Etat de mars 2012», ajoutera-t-il.
La présidente des femmes du parti, Mme Tamboura Mah Keïta, a abondé dans le même sens que les autres responsables du Parena. «On nous a promis le paradis et nous voici aux portes de l’enfer», renchérira-t-elle.
Oumar KONATE