C’est le Secrétaire général du parti du bélier blanc qui l’a affirmé lors d’une conférence de presse qu’il a animée le jeudi dernier. Selon lui, le pseudo terroriste Iyad Ag Ghaly, qui sème la terreur et la désolation dans le septentrion malien, n’a eu de poids qu’en mai 2014, et cela grâce au Premier ministre d’alors, Moussa Mara.
C’est dans la sagacité qu’on lui reconnait que l’homme a donné le point de vue de son parti par rapport à la situation du Mali. Parlant du dialogue avec les djihadistes que le premier responsable de son parti, Tiébilé Dramé, prône, Djiguiba Keïta soutient que le Parena n’a jamais eu peur du dialogue. «Certains disent que Tiébilé a négocié à Ouagadougou, mais on n’a pas parlé d’Iyad», rappelle PPR. Pour lui, cela ne se justifie pas, car Iyad n’avait pas de poids à l’époque. Il n’a eu de poids que grâce à Moussa Mara et depuis, les données ont fondamentalement changé à partir de mai 2014. Date à laquelle ce dernier a effectué une visite dans cette localité, qui s’est soldée par un véritable carnage de nos forces armées et de sécurité. PPR pense que c’est à partir de cette date qu’Iyad est réapparu, car on a perdu le nord aux sens propre et figuré du terme. Tant que l’on n’intègre pas cette donnée, on ne peut pas comprendre la situation, a-t-il ajouté. Réitérant la position de son parti, le conférencier soutient que si on est parvenu à négocier avec le Hcua, le Mnla et autres qui sont pourtant responsables du massacre d’Aguel hoc, il n’y a pas de raison de ne pas faire de même avec Iyad si la paix et la sécurité du pays doivent passer par là. PPR est convaincu qu’avec cette position, son parti ne fait pas hors sujet. A titre d’exemple, il a cité le cas des Talibans. Il affirme qu’il n’y a pas plus terroriste ou djihadiste que ces gens-là, pourtant, les Américains, après les avoir combattus, leur font la cour. «Aujourd’hui, ils les supplient et donnent des centaines de millions de dollars au gouvernement afghan pour corrompre des responsables talibans », affirme le conférencier. Le deuxième exemple pour lui est plus proche de nous, c’est le cas de Boko Haram que les Américains et les Français ont traité de tous les noms d’oiseau. Finalement, le gouvernement nigérian a compris que la seule solution au fléau reste le dialogue. Mais, c’est la secte islamiste qui refuse la main tendue des autorités nigérianes. «Les Américains disent l’avoir mis sur une liste noire, les Français estiment du bout des lèvres qu’il n’est pas fréquentable, or la réalité est qu’Iyad est l’homme fort de cette rébellion et tout le monde sait qu’il n’a jamais parlé de partition du Mali », ajoutera le conférencier. Et de poursuivre : « nous ne disons pas que c’est la solution, mais c’est une voie à explorer. Il ne faut pas avoir peur d’explorer ou de nouer le dialogue avec les gens. Les autorités maliennes ne prennent pas d’initiatives. Si elles arrivent à le faire on verra. Sinon, que Dieu sauve le Mali !».
Harber MAIGA