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Des Maliens réfugiés au Burkina Faso pour échapper à un nouvel "enfer"
Publié le lundi 21 janvier 2013  |  AFP




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CAMP DE GOUDEBOU - Ils sont plusieurs centaines de Maliens à s`être réfugiés ces derniers jours au Burkina Faso. Pour eux, la précarité de tentes en pleine brousse vaut mieux que l`"enfer" de la guerre, après celui imposé par les islamistes armés dans le nord du Mali.

Ismaël Ag Cherif a quitté le 16 janvier avec femmes et enfants la commune de Doré, à 80 km au sud-est de Gao, l`une des villes du Nord malien occupées par les islamistes depuis l`an dernier. Après 32 heures de route, il s`est retrouvé parmi les quelque 5.000 Maliens réfugiés dans le vaste camp de
Goudebou, dans le nord du Burkina.

"Nous avons vécu dans l`enfer avec la charia (loi islamique, ndlr) que nous imposent les islamistes", raconte à l`AFP ce quadragénaire à la tête couverte d`un turban bleu, qui s`exprime en tamacheq (langue des Touareg).

Alors que "le feu" menace de tomber "sur nos têtes avec les bombardements de l`armée française", intervenue pour stopper l`avancée des islamistes vers le Sud, "il fallait éviter à tout prix" de vivre les combats, "ce second enfer", ajoute-t-il.

"J`ai préféré quitter avant d`être pris dans l`étau des bombardements", confie-t-il au milieu des tentes dressées par le Haut commissariat de l`ONU aux réfugiés (HCR) dans ce paysage sahélien aux rares arbres épineux.

Arrivé vendredi, Iyad Ag Hadega, 40 ans, a fui Intillit (120 km au sud-est de Gao), où les islamistes du Mujao (Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest) "se mélangent aux populations pour éviter les attaques".

"Ils recrutent des jeunes", s`alarme-t-il. Un autre habitant, Ansarahoui Ag Albacher, se félicite d`avoir épargné à son fils et à son petit neveu un "enrôlement forcé" parmi les combattants islamistes.

Peur d`exactions de l`armée malienne

Mère d`une fillette de trois ans, Boussé Wallet Houssa est sans nouvelles de son mari, parti avec son troupeau.
"J`ai peur que les gens du Mujao ne l`interceptent en cours de route, lui prennent les animaux et l`incorporent de force dans leur groupe", soupire la jeune femme, qui porte au poignet gauche le bracelet en plastique donné à tout nouveau venu non encore officiellement enregistré.

Si tous espèrent une proche "libération" du Nord, nombre de ces nouveaux réfugiés disent redouter des exactions de la part de l`armée malienne dans sa progression vers le Nord appuyée par les militaires français. Surtout aux dépens des habitants à la peau claire, comme les Touareg et les Arabes qui forment une grande part des effectifs islamistes.

"Sous couvert de l`armée, chacun va vouloir se rendre justice pendant la libération", prédit l`habitant de Doré, Ismaël Ag Cherif.

En attendant, une douzaine de camions escortés de gendarmes burkinabè
lourdement armés ont convoyé ce week-end à Goudebou des réfugiés auparavant installés sur le site de Ferrerio, à seulement 10 km de la frontière.

"Nous sommes en train de délocaliser 580 réfugiés qui étaient cantonnés à Ferrerio pour les amener ici parce que c`est plus sécurisant", explique Guillaume Coulibaly, le gestionnaire du camp de Goudebou, construit récemment à 300 km de la frontière.

Goudebou a déjà reçu environ 300 nouveaux venus depuis le début de
l`opération militaire française il y a une dizaine de jours, sur quelque 500 à travers le Burkina, qui accueille au total 38.000 réfugiés maliens selon l`ONU.

Avec l`intervention armée qui doit s`amplifier au Mali, "on se prépare à un afflux massif de réfugiés", souligne Guillaume Coulibaly.

roh/tmo/jlb

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