Les Burkinabè ne finiront pas de surprendre. Après l’épopée du balai citoyen qui a vu le départ précipité de Blaise Compaoré, les jeunes burkinabè continuent leur combat pour un Burkina nouveau et n’entendent pas s’arrêter à mi chemin. Ils se sont donnés les moyens à travers l’ONG Diakonia qui a présenté sa nouvelle trouvaille aux journalistes le vendredi 12 février 2016. Ils viennent de mettre en place ce qu’ils appellent le « Présimètre », plateforme citoyenne de suivi-évaluation du projet de société du président du Faso. Ils emboitent ainsi les pas aux sénégalais qui ont mis en place le «Mackymètre» et aux nigérians qui disposent eux aussi du «Buharimètre».
Pour les concepteurs burkinabè l’objectif général du présimètre, est de « consolider la culture démocratique et institutionnaliser le suivi citoyen de l´action publique par l´utilisation des technologies de l´information et de la communication ». L’innovation essentielle apportée par les burkinabè par rapport au Mackymètre ou au Buharimètre est que le Présimètre va au-delà de la personne du président en exercice et permet d’évaluer les présidents à venir par la même plateforme.
La plateforme des burkinabè www.presimetre.bf Mais au Mali, nous préférons l’IBKamètre au présimètre afin de mettre un accent particulier sur l’homme qui avait suscité tant d’espoir et qui avait juré de ne point censurer aucune compétence alors qu’aujourd’hui le clientélisme a pris le pas sur le mérite tirant l’Etat vers le bas. Ce sont ces genres d’initiatives dont on a besoin en ce moment au Mali pour servir d’alerte à nos gouvernants. Parce qu’ici, les amis du président sont ceux qui lui disent que tout va bien quand tout va mal. La question n’est pas d’aimer ou de ne pas aimer IBK, dès lors qu’il est élu il reste le président de tous les maliens même de ceux qui ne l’ont pas élu.
C’est aussi cela la démocratie. Mais la démocratie c’est aussi accepter d’entendre raison en s’ouvrant aux critiques de son opposition même de ceux des plus virulents. Les conseillers du président devraient être capables de faire la part des choses en distinguant les vrais critiques qui font avancer le pays de ceux qui relèvent de la critique politicienne. Nul n’a eu son diplôme pour servir un homme, mais le pays, notre Mali à tous. La jeunesse africaine n’entend plus se taire. Et partout où elle a apporté son soutien à la réélection des présidents, on a constaté que ces derniers avaient plus de bilans à défendre.
Ce fut le cas en Côte d’Ivoire avec Alassane Dramane Ouattara, en Guinée avec Alpha Condé, et demain ce sera probablement aussi le cas avec Mahamane Issoufou au Niger et Paul Kagamé au Rwanda. Si tant est qu’IBK n’a pas renoncé à sortir comme Mandela et veut rempiler, il devra nous convaincre qu’il est capable de se rattraper sur sa gestion déjà ratée sur tant de dossiers.
De l’avis de beaucoup de maliens, l’IBKamètre est déjà au rouge avec les scandales à répétition dont entre autres : l’affaire de l’achat de l'avion présidentiel, le marché des armements, la rénovation de sa résidence privée à Sébénicoro, l’affaire de l’achat des engrais et des tracteurs frelatés, le non paiement des cotisations du Mali à l'ONU. Alors quel bloggeur ou association de la Société civile pour mettre en place notre IBKamètre ?
O’BAMBA
Source: InfoSept