Un journaliste local à Gao au nord du Mali a démenti les informations rapportées par certains médias selon lesquelles il aurait été tué, samedi, par des combattants islamistes pour "collaboration avec l`ennemi".
"Je suis bien vivant. Je me porte très bien. Je ne me reproche absolument rien. D`ailleurs ça fait quelques temps que je ne passe même pas sur l`antenne pour donner des informations. Je ne sais pas ce que l`on me reproche. Je suis vraiment très étonné d`entendre cette information qui est venue de nulle part", a déclaré à la presse, Kader Touré, rapporte l`Agence Maghreb presse (MAP), reprise par APA à Dakar.
Plusieurs sources concordantes avaient annoncé samedi soir la mort de ce journaliste bien connu à Gao, notamment pour avoir continué à faire tourner sa radio dans des circonstances difficiles, sous le contrôle des islamistes.
L`information été relayée, entre autres, par un adjoint au maire de Gao, le directeur d`une autre radio privée de la ville, un habitant et même un communiqué du gouvernement.
Le gouvernement avait "condamné avec la dernière rigueur le lâche et odieux assassinat du journaliste", attribué aux "terroristes obscurantistes", dans un communiqué signé par le ministre malien de la communication et porte-parole du gouvernement, Manga Dembélé.
L`Organisation des Jeunes Reporters du Mali (OJRM) dont M. Touré était le point focal à Gao avait également publié un communiqué condamnant le lâche assassinat du confrère.
Dimanche soir, le gouvernement malien a qualifié "d`erronée" l`information qu`il avait rendue publique concernant la mort d`un journaliste local à Gao, dans le nord du pays, sous le contrôle depuis neuf mois de groupes islamistes armés.
"L`information est erronée, M. Boul Kader Touré est bien vivant et nous nous en réjouissons", a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
La deuxième partie du récit relayé samedi par plusieurs sources évoquait que l`assassinat du journaliste avait provoqué la colère de la population qui avait dans la foulée lynché le chef de la police islamique de Gao.
"Reconnu, Alioune Touré, qui était le chef de la police islamique de Gao, a été agressé et lynché par une foule qui lui reprochait de soutenir les djihadistes. Mais il est vivant", a déclaré un élu de la ville, cité par des médias.
Gao est l`une des principales villes du nord du Mali, totalement occupée depuis fin juin 2012 par les islamistes du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao). Une grande partie des combattants islamistes avaient quitté la ville après des bombardements de l`aviation française le 13 janvier dernier.