Dans le souci de concrétiser les vœux des signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, Ahmadou Maïga, journaliste à la radio Liberté, a initié, avec un collectif, un cadre d’échange et de réflexion intitulé : «La main tendue ». C’était le samedi dernier, au Cicb, sous le haut patronage de la première dame, Keïta Aminata Maïga.
Ont pris part à cette journée d’échange et de réflexion, Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique, Mme Nina Wallet Intallah de la Commission dialogue, justice et réconciliation, le ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed et plusieurs autres invités. Prenant la parole, Ahmadou Maïga, président de la Commission d’organisation, a indiqué qu’ils ont initié cette rencontre pour que toute la composante de notre société puisse se retrouver, afin de consolider ce qui est déjà fait, à savoir la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. «L’Accord du 15 mai et du 20 juin suffit pour que nous puissions nous donner la main. Personne ne fera le Mali à notre place. Le Mali ne se construira pas dans la division», a-t-il déclaré. Pour Mahmoud Dicko, parrain de l’événement, les Maliens sont des frères. « C’est de loin qu’on pense que les autres sont ce qu’ils ne sont pas en réalité. Dans l’histoire des grandes nations, il y a des choses qui viennent et passent. Cette période va passer et le Mali va rester», a-t-il souligné. Par ailleurs, il a estimé qu’il est grand temps que le Mali montre à la face du monde ce qu’il est capable de faire le mieux. «Nous avons été une nation avant que les autres ne le soient. Nous avons su être ensemble, Bamanans, Touaregs, Peulhs, Sonraïs, etc», a-t-il précisé. Avant d’inviter l’ensemble du peuple malien à l’union. «Je crois que le Mali va réussir sa paix, sa réconciliation ainsi que son développement», a-t-il espéré.
Nina Wallet Intallah, marraine de l’événement, a estimé que la main tendue est un appel de cœur au cœur, de la raison à la raison. « L’accord conclu est une base solide pour travailler à la restauration de la paix, la sécurité et la stabilité de notre pays. Il offre un cadre de réconciliation des cœurs et des esprits, un cadre de cohésion sociale et de renforcement de l’identité nationale. La paix est un but réalisable, mais je dis que c’est un but inévitable. Le Mali est une famille, car nous sommes des frères», a-t-elle affirmé.
De son côté, le député Bajan Ag Hamatou, élu à Ménaka, a interpellé vivement les signataires de l’Accord au respect des engagements. Selon lui, malgré la signature de l’Accord, le sang de nos compatriotes coule inutilement au nord du Mali. «L’homme n’est grand que s’il respecte ses engagements», a-t-il souligné. Quand au porte-parole des mouvements armés (Plateforme /CMA), Ibrahim Mohamed Ag Assaleh, il répliquera que ce ne sont pas les mouvements armés signataires de l’Accord qui combattent l’armée malienne ou les forces partenaires, mais c’est plutôt les terroristes qui sévissent sur le terrain. Par ailleurs, il a estimé que la paix ne se décrète pas, mais elle se construit. «Pour obtenir la paix, il n’existe pas de formule magique, mais des efforts et des sacrifices. Nous les mouvements signataires, nous considérons que l’Accord est un engagement sacré. La paix est une construction consensuelle et de sacrifice politique dont les conditions doivent être réunies pour qu’elle soit durable», a-t- il précisé.
Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre de la Réconciliation nationale, rappellera que la situation est à notre portée, mais il faut que toutes les parties prennent leurs responsabilités. «On n’a pas le droit d’échouer quand on veut faire la paix», a-t-il insisté. Pour la première dame, Keïta Aminata Maïga, il est grand temps qu’on se donne la main. Partant, elle a appelé chacune des parties prenantes à sensibiliser son camp. «Nous sommes tous des frères au Mali. Ce ne sont pas des mots, mais une réalité. Donnons-nous la main. De grâce, faisons en sorte que cette main ne reste pas tendue. Prenons la main tendue de l’autre», a-t-elle lancé à l’endroit des signataires de l’Accord pour la paix.
Boubacar SIDIBE