Cette interrogation, nous l’avions faite il y a quelques mois lorsque le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita de retour de Paris l’avait qualifié de ”Petit Monsieur”. A l’époque, nous avions dit que le Président était entrain de rendre service à l’un de ses opposants le plus en vue. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’affirmer que non seulement qu’il tenait fermement le bon bout, mais aussi, qu’à l’échelle nationale et internationale, il serait loin d’avoir dit son dernier mot.
Le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) a, une fois de plus, brisé le mur de silence par la tenue de sa rentrée politique 2016 dans le jardin du Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah, le samedi dernier. Le temps était clément et tout le peuple était à l’écoute pour entendre le message qui allait être livré. Désormais, les choses sont claires, Tiebilé Dramé a été mis sur orbite par des milliers de militantes et militants ainsi que plusieurs autres anonymes venus partager cet espace de rassemblement et de luttes démocratiques et citoyennes intitulé ”JIGIYA NI LAHIDU KENE”, qui scandaient ”Tiebilé Président”. Il était apparu serein avec un discours d’espoir dans besace : l’urgence de la tenue d’une conférence nationale pour résoudre la crise multidimensionnelle est une nécessité absolue. Une conférence nationale pour permettre à toutes les forces vives de la nation de s’exprimer. Aujourd’hui, tout le monde est unanime sur le fait que M. Dramé est l’opposant le plus en vue du régime d’IBK et que rien, même à moyen terme, n’est susceptible de remettre en cause son leadership.
Et il a renforcé sa position à l’occasion de cette rentrée politique de son parti. Il n’entend pas s’arrêter à cette proposition de sortie de crise, il veut contraindre le Président IBK à diligenter le processus de mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Pour ce faire, il se dit prêt à user de toutes ses énergies pour exiger du pouvoir de sortir le pays du gouffre dans le but de lui redonner une chance réelle de répondre et de poursuivre sa construction démocratique. Même si le ton du discours du président du parti du Bélier Blanc a changé, M. Dramé était resté critique et il a tenu un réquisitoire accablant contre le pouvoir dans sa gestion des grandes priorités de la nation. L’insécurité grandissante au Nord, l’éducation, la santé, l’économie, politique, etc. Il a renouvelé son engagement à lutter contre la mauvaise gouvernance et la pauvreté, contre la corruption, la gabegie et le chômage des jeunes, contre l’humiliation de notre nation, contre l’immixtion de la famille dans les affaires publiques. Aujourd’hui, d’un point de vue plus général, sa capacité à bondir en 2018 sur la scène nationale ne fait aucun doute. A ce sujet, nous pensons que les différentes sorties du président Tiébilé dénonçant les tares du régime en place, lui ont valu l’estime de ses concitoyens. Et qu’en l’occurrence, M. Tiebilé Dramé est et demeure un acteur politique dont nul ne saurait raisonnablement faire abstraction sur notre microcosme. Les élections municipales, régionales et du District donneront l’occasion à son parti de se faire entendre leur voix et ils s’y emploieront à coup sûr.
Amadou Coulibaly