Le Premier Ministre français, Manuel Valls accompagné de son ministre de la défense, Jean Yves Le Drian, avait effectué une visite officielle de près de quarante huit heures dans notre pays la semaine écoulée. Au cours de sa visite, il a rencontré le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, dès son arrivée le jeudi, puis a participé le vendredi soir, à un dîner organisé par la Présidence de la République. Coté militaire, Manuel Valls, s’était rendu à Gao en compagnie de son ministre de la Défense, pour rencontrer les troupes françaises de l’opération ”Barkhane”, environ 1300 hommes. Engagée contre les groupes armés jihadistes au Sahel, Barkhane mobilise actuellement 3500 hommes pour lutter contre le terrorisme dans cinq pays à savoir la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. C’est comme Goliath chez David. Le Premier ministre de l’un des pays le plus puissant de la planète rendait visite à l’un des plus pauvres. Si apparemment il ya beaucoup de choses en commun entre les deux pays, quelle signification donnée à la visite de Valls dans notre pays ? Surtout comment expliquer l’intérêt croissant que la France accorde au Mali ?
En réponse à ces questions, les Maliens eux-mêmes se perdent en conjecture sachant qu’ils n’ont presque rien à donner à leur partenaire mais que la France peut tout leur apporter. Certains vont jusqu’à imaginer que le clin d’œil de la France n’est pas gratuit et le Mali regorgerait de ressources insoupçonnées qui aiguiseraient l’appétit glouton du pays de De Gaulle. Il faut tout de même ramener cette attraction de la France pour un pays pauvre à des justes proportions. Malgré le boom de l’or, le Mali n’est pas encore cet Eldorado qui attire les investisseurs français. Mais, elle suit de près par contre l’évolution du processus démocratique dans notre pays. Que cette visite intervienne au moment où le Mali traverse une crise sécuritaire n’est pas fortuit. La France en est suffisamment informée de la situation chaotique et qui en a discuté plusieurs fois avec le Président IBK lors de ces différentes visites dans la Métropole. La France sait mieux que quiconque que si cette partie du sahel se basculait dans le chaos, les conséquences seront énormes pour la stabilité de toute l’Europe. Aujourd’hui, la France apprécie les efforts des autorités maliennes à résoudre le douloureux conflit du Nord. Donc, la coopération Franco-malienne qui est beau fixe n’est pas une alliance de circonstance mais de stratégique visant à transformer et aider le Mali à retrouver la stabilité, gage d’un développement durable. En tout cas, tous les signes montrent que ces dernières années, la coopération militaire s’est renforcée entre les deux pays. En plus de la force Barkhane, les militaires français interviennent de plus en plus dans le perfectionnement de leurs homologues maliens.
Amadou Coulibaly