Peter Bouckaert est directeur de la section Urgences de Human Rights Watch. Il confie à Jeune Afrique son analyse de la situation au Mali, où l'armée française intervient depuis le 10 janvier au côté de Bamako pour défaire les islamistes qui occupent le Nord.
Le 19 janvier, alors que l’offensive franco-malienne contre les troupes jihadistes au Nord-Mali bat son plein, Human Rights Watch sonne l’alarme : de sérieux abus, dont des exécutions, auraient été commis par l’armée malienne autour de la ville de Niono. Expert en crises humanitaires et directeur de la section Urgences de l’ONG, Peter Bouckaert est un vétéran de l’investigation de terrain. Il a notamment mené des enquêtes exhaustives sur divers aspects de la révolution libyenne, dont certains ne sont pas étrangers à la déstabilisation du Nord-Mali. Il avait notamment, mais en vain, prévenu les États engagés contre Kaddafi que de gigantesques quantités d’armes restaient sans surveillance et que leur pillage pouvait avoir de graves répercussions régionales. Aujourd’hui, il explique à Jeune Afrique les dangers qu’occasionne cette nouvelle guerre dans le Sahel.
Jeune Afrique : Comment se présente la situation humanitaire en ce moment au Mali