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Une équation à plusieurs inconnues ?
Publié le lundi 22 fevrier 2016  |  Le challenger




« Iyad Ag Agaly est un ennemi de la paix. Il est la deuxième cible de la force Barkhane après Belmoktar». Ces propos prêtés par nos confrères de RFI à l’entourage du Premier ministre français Manuel Valls, qui a bouclé le 19 février dernier une visite de 48 heures au Mali, relancent le débat sur le cas de cet ancien chef rebelle, versé dans le radicalisme religieux. Cette position réconforte celle prise par le gouvernement de la République du Mali qui exclut toute négociation avec cet ennemi de la paix. Iyad Ag Agaly est une équation à plusieurs inconnues, donc difficile de répondre.
Dans une situation complexe marquée essentiellement par la duplicité et le manque de sincérité de certains de nos partenaires, il faut un Etat stratège. L’expérience a montré que l’approche occidentale de lutte contre le terrorisme n’est pas toujours porteuse de paix durable.
Depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, des gens notamment des militaires de l’armée malienne meurent chaque semaine dans des attaques. Des morts gratuits, dit l’honorable Bajan Ag Hamatou de Ménaka. Et curieusement, ce sont les partisans de la paix, les militaires maliens ou ceux de la MINUSMA qui sont la cible de ces groupes terroristes. A l’exception de quelques escarmouches avec le MNLA, ces terroristes n’attaquent pas les positions des groupes armés.
Compte tenu de leur ancrage au sein de la population locale du nord du Mali et leur connexion avec certains groupes armés, il est difficile de lutter contre ces mouvements terroristes. C’est pourquoi le gouvernement de la République du Mali doit être en mesure de forger sa propre stratégie de lutte contre le terrorisme. Cette stratégie qui doit combiner une bonne dose de fermeté et de dialogue, peut permettre l’instauration d’une paix durable à travers la récupération de certains éléments djihadistes.
Il n’appartient pas aux autres de nous dicter la conduite à tenir. Iyad Ag Agaly est un grand criminel, un terroriste, mais pas plus que les responsables du MNLA. Ceux-là mêmes qui ont endeuillé de nombreuses familles maliennes au même titre qu’Iyad Ag Agaly dont la prise de position a eu le mérite de faire capoter le projet séparatiste du MNLA et de ses soutiens occidentaux en 2012.
Est-ce que Barkhane est vraiment efficace contre le terrorisme ? demandait Jeune Afrique à Mongi Hamdi, ancien chef de la MINUSMA en décembre 2015. Et ce dernier de répondre que« Barkhane a tous les moyens technologiques pour neutraliser les terroristes ».
Dans la traque d’Iyad et de ses éléments, il y a inéluctablement un manque de sincérité de la part de certains partenaires du Mali qui ont de gros yeux pour voir presque tout ce qui se passe dans le grand et vaste désert malien. L’Algérie et la France ne sont pas sûrement sur la même longueur d’ondes par rapport à l’équation Iyad, considérée de l’autre côté de la frontière comme le meilleur rempart pour briser les ailes des responsables du MNLA. Et de surcroit, il s’est avéré que la gestion du nord du Mali fait l’objet d’une forte divergence entre les politiques français et la haute hiérarchique militaire. Souvenez-vous de la lenteur du Ministre français de la Défense à transmettre à la Commission consultative du secret de la défense nationale, certains documents classés "secret défense" dans le cadre de l’assassinat le 2 novembre 2013 de Gislaine Dupont et Claude Verdon.
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