A Ozone-Mali, le directeur général exerce une pression dictatoriale sur ses agents chargés de la salubrité de la capitale malienne, malgré tous les efforts et sacrifices qu’ils consentent dans l’exécution correcte de leur tâche. Jugez-en vous-mêmes !
Un superviseur, chargé de suivre des ramassages d’ordures, a été rétrogradé, mis au garage, et sans autre occupation du matin au soir. Son crime après constat d’huissier a été de n’avoir pas empêché des agents d’empocher 5000 F CFA que l’usine de bois leur avait donné gracieusement pour un travail impeccable.
Ce geste de bonne foi de l’usine de bois pour service bien rendu semble pousser le DG d’Ozone dans ses derniers retranchements au point qu’il veuille licencier l’agent superviseur. Cependant, un agent en poste en Commune V en qualité de chef de commune, connu pour ses relations cordiales avec le DG, aurait soustrait le reliquat de salaires de ses agents pendant des mois, pour un total de 107 000 F CFA.
Pour une telle faute grave, le DG ne lui a ordonné qu’un remboursement par tempéraments jusqu’à concurrence de la somme extorquée. Le “protégé” du DG reste néanmoins chef de commune. Quelques jours après, le même agent aurait fait signer à un agent une fiche de pointage couvrant toute une semaine alors que le pointage est journalier. Et pour cela, il a écopé de 2 jours de mise à pied.
Comme pour montrer autres agents qu’il ne s’agissait là que d’un incident qui n’entachera pas ses bons rapports avec le DG, il est allé prendre un camion de service, le même jour, pour enlever frauduleusement les ordures d’un grand restaurant de la place contre de l’argent.
Pendant la même période, un superviseur de la Commune III a été surpris par le DG lorsqu’il faisait signer à 13 h 30 au lieu de 14 h (heure normale) la fiche de pointage à ses agents. Il s’en est sortie avec une suspension de 6 jours.
Beaucoup d’autres dysfonctionnements dans l’utilisation des matériels sont cautionnés par le patron d’Ozone tant que ses “protégés” sont impliqués.
A notre passage, le bureau syndical, affilié au Syndicat national des travailleurs d’administrations de l’Etat (Syntade), tellement dépassé par cette situation, ne savait plus à quel saint se vouer, tant le comportement discriminatoire, antisyndical du DG a dépassé les limites du tolérable.
Le superviseur rétrogradé et qui est sur le point d’être licencié par le DG porte la malchance d’être membre du bureau syndical de la société.
Malgré toutes les exigences imposées aux agents, la direction d’Ozone ne fait rien pour améliorer les conditions de travail et de vie de ceux-ci. Il nous a été apporté par le bureau syndical que les mêmes problèmes soumis à la direction dans leur cahier de doléances persistent toujours.
“Le retard dans le payement de salaire, le manque de matériels de travail sont toujours des réalités que nous vivons à Ozone”, a laissé entendre le secrétaire de général du syndicat d’Ozone-Mali, Abdoulaye Sanogo.
Les licenciements abusifs sont monnaie courant dans cette société. Aussi, à en croire le syndicat, après 12 mois de travail, aucun employé n’a reçu une copie de son contrat de travail, encore moins son bulletin de salaire. La direction se garde de payer toutes leurs indemnités ou d’heures supplémentaires aux agents.
Il est temps, selon M. Sanogo, que les autorités s’y mettent, “sinon Ozone va droit au mur par la faute de quelques individus préoccupés par leur propre intérêt au détriment de la majorité et de la société elle-même”.
Youssouf Coulibaly