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En toute vérité : Dioncounda Traoré avait la trouille
Publié le mardi 22 mai 2012   |  Zenith Balé


Prestation
© Getty Images par DR
Prestation de serment: Dioncounda Traoré prend les rênes du pouvoir
12 avril 2012.Bamako,Mali. Cérémonie d`investiture du président par interim du Mali après le retrait de la junte militaire de la tȇte de l`Etat.


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Lorsque c`est à Abidjan et non au Mali que le Président malien peut se sentir homme, il y a de quoi s`inquiéter. Muet comme une carpe à Bamako face à son Premier ministre, au Président du CNRDRE et au peuple malien, mais bavard comme une pie à l`extérieur. C`est le moins que l`on puisse dire de l`attitude de Dioncounda Traoré à prendre l`avion pour la seconde fois et aller décider loin de ses administrés de ce qu`il n`a partagé avec personne au Mali. Pourquoi une telle peur bleue alors que c’est lui le Président ?
Si Dioncounda Traoré a peur du Capitaine Sanogo qui pourtant est parti lui signifier son allégeance et celle de l`armée malienne, c`est qu`il n’a pas conscience de ce qu’il répresente en sa qualité de Président par intérim, Chef de l`Etat. Nous autres, quatrième pouvoir, ne ménageons aucun effort pour dire à Sanogo ce qui pourrait nous coûter très cher dans le régime policier actuel. Pour des combattants de la démocratie, c`est le risque à prendre au nom des bouches qui n`ont point de bouche. En ce qui le concerne, Sanogo a également pris les armes à ses risques et périls. Pourquoi donc Dioncounda ne peut-il prendre ses responsabilités de Chef de l`Etat et Président par intérim pour mettre les points sur les " i " au Mali qu’il dirige légalement ? Le Mali n`offre-t-il pas un cadre suffisant de dialogue, d`échange et de prise de décision pour qu`il aille s`enfermer dans le club des Chefs d`Etat de la CEDEAO afin de nous dicter les directives à prendre, avec le risque de contestation et d’affrontement que cela engendre ?

Primo, c`était l`intervention des forces en attente de la CEDEAO. A propos, nous avons fortement soutenu l`intervention de ces forces au Nord, car de notre point de vue, chaque jour qui passe ne fait qu`augmenter la souffrance de ces populations. Aussi nous n`avons plus le droit de perdre ce combat, s`il le faut, les forces de l`ONU en plus de celles de la CEDEAO seront les bienvenues pour aller sortir le diable de son antre. Il n’y a aucune honte à cela, nous avons aidé d’autres pays à chasser leur diable. La honte c’est ce qui se passe aujourd’hui au Nord : l’occupation, les viols et saccages... Enfin partout une telle victoire a regroupé des forces extérieures (au Libéria, en Sierra Leone, en Côte d`Ivoire…) et les combattants étrangers dont les Maliens. Ils ont regagné leurs pays d`origine dès que la mission fut accomplie. Aujourd`hui la paix règne de plus en plus dans ces pays. Mais de là à aller décider de l`arrivée de forces CEDEAO pour sécuriser les autorités de la transition, ce fut une attitude que nous avons critiquée en son temps. Nous ne saurions accepter que Dioncounda agisse dans le sens d`en imposer dans le dos des Maliens, voire d`amplifier la division en radicalisant la position des uns contre les autres par son attitude.

Pourtant, il vient de récidiver en allant se faire voir encore à l`extérieur, pour contrecarrer la tenue de la convention nationale, mais maladroitement, comme s`il ne pouvait plus jamais respecter son peuple et s`ouvrir à Sanogo notamment. Il est temps qu`il arrête d`être ce trouillard. Nous le disons pour le Mali, mais également pour Dioncounda en personne. Il ne doit pas ignorer qu`une telle attitude ne fait que créer un manque de confiance entre lui et Sanogo. Et en ces temps de coup d`Etat et de contre coup d`Etat, comment peut-on donner l`assurance à Sanogo que ce Dioncounda là n`est pas contre lui ?

Loin de nous toute idée d`enfoncer Dioncounda, mais nous jouerons pleinement notre rôle quelque soit l`autorité en question. Pour rappel, nous disions dans notre dernière parution : " Ce n`est pas une convention qui suffirait à choisir le remplaçant de Dioncounda car il n`est pas venu par une convention, mais par la Constitution. Ce n`est pas la personne de Dioncounda qui a été choisie, mais le Président de l`Assemblée nationale, institution dont on a prolongé le mandat jusqu`à la fin de la transition. Aussi, pourquoi le Capitaine Sanogo, le Premier ministre et le Président par intérim ne peuvent pas faire l`économie de cette convention en consultant la Cour constitutionnelle et la Cour suprême sur une telle question qui est plutôt d`ordre juridique ? Cela nous éviterait d`autres fractures dans un pays suffisamment secoué par les dissensions et permettrait au gouvernement d`accomplir sereinement sa lourde et délicate mission de redressement. Surtout que rien ne rassure quant à la bonne tenue de cette convention pour laquelle toutes les forces vives n`ont pas été associées à la préparation. Et qui n`a pas été annoncée par le Président par intérim ou par le Premier ministre mais par le Capitaine Sanogo qui ne représente aucune institution de la République et dont la volonté ne s`applique que par la force du coup d`Etat qu`il a perpétré le 22 mars 2012. Enfin, qu`adviendrait-il si après la convention nationale la Cour constitutionnelle invalide le choix ? ".

En définitive, il est temps que les Maliens prennent conscience de leur responsabilité chacun en ce qui le concerne face à l`histoire et vis-à-vis des populations du Nord, pour mettre fin à toutes les formes d`antagonisme ridicule et travailler à sortir notre pays de cette crise qui n`a que trop durer.

Mamadou DABO

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