En attendant la vraie atmosphère de la grande fête Afrique-France prévue dans quelques mois à Bamako, certains acteurs se la coulent déjà douce de la manière la plus ignoble et répréhensible : le chantage. Il s’agit des agents de différentes mairies de la capitale. Dans l’air de l’événement tant attendu, la moindre installation commerciale devient la cible de leurs menaces de déguerpissement ou de fermeture, motif pris d’un besoin d’assainissement des grandes artères et places publiques du district en vue de les rendre plus aptes à accueillir les différentes délégations étrangères. Mais, comme il est loisible de le comprendre, ne s’en sortent que ceux qui ont suffisamment de flair pour comprendre qu’il faut simplement s’acquitter d’une rançon. Au nom de la France-Afrique donc, on est autorisé ou privé de commerce selon qu’on soit solvable ou radin. Ainsi, en profitent les premiers opportunistes prématurés d’un événement encore hypothétique.
Méfiance tous azimuts
Le Mali tend inexorablement vers un statut d’État policier, cette forme d’administra- tion qui oblige les citoyen, singulièrement l’élite, à regarder constamment derrière pour éviter les pièges du système. Dans certaines structures de l’administration malienne, par exemple, les accès sont de plus en plus rigoureusement contrôlés. Et, les vigiles ne se contentent plus de simples fouilles de détection habituelle de métaux. Les filtrages consistent aussi à priver d’appareils téléphoniques les visiteurs du directeur tout le temps qu’ils passent en attente avant d’accéder aux chefs. Ces derniers se mettent ainsi à l’abri d’usages malveillants que certains visiteurs pourraient faire d’un appareil téléphonique : enregistrer des voix, prendre des images gênantes, etc. Le malencontreux épisode de ce ministre piégé et viré du gouvernement pour son indiscrétion est visiblement passé par-là.
Sos pour l’Ortm
Après le limogeage de Bally Idrissa Sissoko, l’attente se fait de plus en plus lassante pour son remplacement. Aux dernières nouvelles, les candidats, contrairement à ce qu’on puisse penser, se bousculent au portillon. Ils sont plus de 32 candidatures enregistrées, mais à mesure que le voile se lève sur les raisons profondes de la vacance de poste, l’engouement baisse sans doute. Et pour cause, le départ du directeur sortant, à encore nos sources, découle de petits détails si mesquins qu’ils pourraient avoir raison de n’importe lequel de ses remplaçants au poste de Dg de l’Ortm. Il se susurre que sa maladresse – si maladresse il y a – lui vient du traitement fait de la participation d’IBK à la dernière fête du Maouloud. Le tort de Bally Idrissa Sissoko vient du fait qu”il s’est limité à annoncer de la présence du chef de l’État à la Famille Batta de Quinzambougou en ajournant la totalité de l’élément à l’édition suivante. Nos sources rapportent que le chef de l’État l’avait personnellement prévenu qu”il n’aura plus l’occasion de lui jouer le même tour.
La chasse aux 190
Malgré le grand tapage qu’on entend sur les mesures de redressement du secteur de la sécurité, le vol et le cambriolage continuent d’avoir pignon sur rue dans la capitale malienne. Si les propriétaires de Jakarta en ont eu la solution, en dissuadant notamment par la menace de réduire en cendres tous les voleurs, les propriétaires de Mercedes 190 en éprouvent pour leur angoisse et spleen. Et pour cause, la convoitise et la chasse à la vielle marque allemande sont telles que ses détenteurs ne dorment plus que d’un œil car il arrive de plus en plus souvent que les véhicules du genre disparaissent avec la même facilité qu’une moto. N’allez surtout pas imaginer que les butins sortent de la capitale. Elles sont généralement démontées et revendues en pièces sur le marché où, les particules de la marque se font très rares à cause de l’arrêt d’une production de la série.
Que nous cache-t-on à Koulouba ?
Parti en France puis revenu incognito –sur la pointe des pieds, diraient l’autre- le président de l’a République n’en finit pas encore de jouer à-cache-cache avec le peuple depuis qu’il a était annoncé pour mort en Turquie. Jeudi, pendant que tous l’attendaient au Cicb, dans le cadre notamment du Forum de Bamako, il a brillé par son absence. Le chef de l’Etat a choisi de céder la présidence de l’important événement à son Premier ministre. Il nous revient qu’auparavant –c’est-à-dire à la veille- le locataire de Koulouba n’a fait acte de présence au Conseil des ministres que pour ne pas éveiller les soupçons et curiosités sur son absence à cette importante rencontre hebdomadaire. Comment admettre qu’elle soit officiellement présidée par le chef du gouvernement pendant que le premier responsable de la nation est présent à Bamako. Quoi qu”il en soit, aucune astuce si ingénieuse soit-elle ne peut empêcher les interrogations de courir la rue quant aux ennuis sanitaires du président. Il est peut-être temps de dire clairement de quoi tout cela retourne au lieu d’entretenir la confusion sur un personnage, dont le devenir est confondu avec celui de l’Etat, voire de la nation tout entière.
Au Mali, la terre appartient à Bathily
La mainmise du ministre des domaines sur le cours des affaires foncières commence à dépasser tout entendement. En dépit du terme de la énième suspension indument imposée aux attributions et transactions foncières, les pouvoirs et prérogatives des élus municipaux demeurent toujours confisquées et usurpées par le département en charge des domaines où siège une commission dérogatoire créée pour mieux centraliser les décisions au niveau du ministre Bathily. Et, dire que la tendance totalitariste du ministre contrarie même les promesses du Premier ministre, lequel avait juré, devant la représentation nationale, de lever la suspension à cause de ses effets pervers. Ce n’est pas tout. A cause du ministre Bathily, les ambitions présidentielles de logements sociaux risquent de ne jamais voir le jour, faute de terres. Les domaines fonciers officiellement affectés aux structures responsabilisées sont l’objet de litiges artificiellement créés par le ministre des domaines, lequel organise un peu partout une résistance des propriétaires traditionnels contre toute forme d’exploitation de la terre. Une autre forme de mépris à la solidarité gouvernementale que Me Bathily avait lui-même tant décriée.
La Rédaction