KIGALI - Le président rwandais, Paul Kagame, a déclaré lundi n`avoir "aucun problème" avec le projet de l`ONU de déployer des drones dans l`est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre de sa mission de maintien de la paix.
La province du Nord-Kivu dans l`est de la RDC est depuis une dizaine de mois le théâtre d`affrontements entre l`armée régulière congolaise et des mutins, les rebelles du Mouvement du M23, dont la force de l`ONU dans le pays, la Monusco, a été incapable de stopper la progression ces derniers mois.
Le Nord-Kivu est frontalier du Rwanda et de l`Ouganda, que l`ONU et la RDC accusent, malgré leurs démentis, de soutenir le M23.
L`utilisation de drones par l`ONU "ne me pose aucun problème. S`ils pensent que cela peut aider (...), c`est à eux de voir", a déclaré Paul Kagame, lors d`une conférence de presse.
"Je n`ai pas le pouvoir d`empêcher que cela soit fait", a-t-il ajouté, demandant néanmoins à ce que l`on lui explique "comment ces drones vont contribuer au maintien de la paix ?"
La semaine dernière, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, avait de son côté affirmé que son pays ne soutiendrait pas ce déploiement, tant que certains points n`auraient pas été éclaircis, notamment en ce qui concerne l`accès aux données collectées par les appareils.
Par ailleurs interrogé sur une éventuelle participation du Rwanda à la force africaine au Mali, le président Kagame a déclaré lundi que les moyens du Rwanda étaient limités.
"J`aurais souhaité que nous puissions participer," mais "nous ne pouvons pas être partout", a-t-il poursuivi, rappelant les opérations de maintien de la paix dans lesquelles le Rwanda est engagé, comme au Darfour ou au Soudan du Sud.
Interrogé sur l`intervention française, M. Kagame a déploré un "dilemme" africain: "Peut-être que si nous (Africains) avions été capables de créer une force en attente, nous serions intervenus au Mali, plutôt que, comme toujours, assister à une intervention extérieure".