Dans le cadre de sa rentrée politique 2016, le Parena a organisé dans les jardins du Palais de la culture un espace de rassemblement et de luttes démocratiques et citoyennes dénommé «Jigiya ni Lahidu Kènè». Cet espace a été l’occasion, une fois de plus pour le président du parti Tiébilé Dramé, de dénoncer la mauvaise gestion du pays et le manque de stratégie du président de la République pour sortir le Mali de la crise sécuritaire. C’était le samedi 20 février 2016.
«Le Mali va mal. Nous sommes dans une profonde crise sécuritaire, à l’image des attaques successives qui ont lieu dans le seul mois du février au Nord. Nous n’avons pas l’impression que notre gouvernement et le président de la République ont un plan ou une stratégie pour sortir le pays da la crise sécuritaire ou pour sécuriser et protéger les Maliens. Si ce plan existe, le peuple malien voudrait bien le savoir. En vérité, quand on constate que, 8 mois après la signature de l’accord d’Alger, tous les protagonistes, à l’exception du gouvernement, se plaignent de la lenteur dans la non-exécution de l’accord. Cela indique très clairement que notre gouvernement n’a pas de plan et de stratégie. Mieux, le président de la République n’a pas de projet pour sortir le pays de la crise sécuritaire», a déclaré le président du Parena dans son adresse aux militants et sympathisants venus nombreux pour participer à cet espace «Jigiya ni Lahidu Kènè».
Selon Tiébilé Dramé, le président de la République n’a pas de projet pour le Nord du Mali et pour restaurer la sécurité, la paix et la stabilité au Mali. À l’en croire, s’il en avait, on l’aurait su et vu depuis longtemps, parce que les tâtonnements qui nous conduisent à une situation dramatique que nous connaissons, sont bien la preuve qu’il n’y pas de projet, de plan et de stratégie. Pour le président du Parena, c’est triste pour notre pays qu’IBK n’ait pas de projet pour le Mali. «On ne voit pas de dessein pour sortir le Mali de la crise ; pour faire face aux besoins croissants de 17 millions de Maliens en termes de scolarisation, de création d’écoles, de formation des maîtres, de santé, de chômage des jeunes, de l’aménagement du territoire», a-t-il martelé.
En outre, Tiébilé Dramé dira que ce manque au Mali aujourd’hui, un pays qui est dans une crise profonde, c’est un grand dessein. Ce grand dessein, ajoute-t-il, manque au gouvernement et au président de la République. «Je ne dis pas que le président de la République et le gouvernement n’ont pas d’ambition pour le Mali et n’aiment pas le Mali. Le président de la République et le gouvernement aiment le Mali. Nous aimons tous le Mali, à la même hauteur. Mais, ce qui se passe, c’est que ceux qui sont à l’œuvre aujourd’hui pour conduire le pays hors de la crise et pour répondre aux aspirations profondes du peuple malien, ne sont pas à la hauteur de la tâche», a précisé le président du Parena.
Avant de souligner qu’il revient alors au peuple malien de se mobiliser et de se donner la main pour que le pays ne sombre pas. Tiébilé Dramé demande également au peuple malien de s’unir pour défendre le Mali, la démocratie et la bonne gouvernance et pour imposer aux gouvernants actuels un changement de cap. «Ils nous amènent dans les murs. Faisons en sorte qu’on ne conduise pas le Mali dans les murs et nous en avons la capacité et cela ne dépend que de nous. Il suffit de nous donner la main ; de nous concerter suffisamment pour imposer un changement de cap, pour imposer au président de la République les indispensables concertations nationales, sans lesquelles, le pays ira aux murs. Nous avons besoin des concertations nationales pour une bonne application de l’accord d’Alger», a conclu Tiébilé Dramé.
Auparavant, le Secrétaire général du parti, Djiguiba Keïta ; la présidente du mouvement des femmes, Tamboura Mah Keïta et le président de la jeunesse, Seydou Cissé, ont tous dénoncé les scandales et la mauvaise gestion qui ont émaillé le régime d’IBK, à savoir l’achat de l’avion présidentiel, les surfacturations dans l’achat des équipements militaires, l’affaire des engrais frelatés et de celle des 1000 tracteurs du président de la République.
Diango COULIBALY