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© AFP par MIGUEL MEDINA
Premier ministre Valls passe en revue les troupes françaises engagées contre les jihadistes Premier ministre Valls a passé en revue les troupes françaises engagées contre les jihadistes, le 19 Février 2016 à Gao |
Décidemment nos « amis » ou nos « libérateurs » français ne cesseront jamais de nous étonner. Sous prétexte d’une visite au Mali, le Premier ministre français accompagné de son ministre de la défense, fait quelques heures à Bamako – le temps de gratifier « les vieux nègres » de médailles. L’essentiel de sa visite a été consacré aux forces de l’opération Barkhane dont une des bases est implantée à Gao. C’est assurément pourquoi le ministre français de la défense était du voyage. Au cours de son adresse aux forces de l’opération Barkhane, M. Valls a parlé de l’apport de ses compatriotes à la stabilisation et à la lutte contre le terrorisme au Mali. Il a cité les régions de Gao et de Tombouctou, mais il a délibérément ignoré le nom de Kidal comme si, cette région ne faisait plus partie du nord du Mali.
Depuis 2013, il y a comme un blocus sur tout ce qui se passe à Kidal. Le gouvernement malien absent de Kidal depuis 2014 ne fait aucun effort pour y retourner, même si les populations prises en otage le réclament. Il y a comme un accord tacite entre gouvernements malien et français pour que cette situation d’isolement de Kidal à la communauté nationale demeure.
Il y a de cela quelques jours, l’artillerie des forces Barkhane s’est renforcée par de lance-roquettes unitaires(LRU) de dernière génération. Pour acheminer ce matériel jusqu’à Tessalit, une de leurs bases, interdite aux Forces armées maliennes (FAMa), les français n’ont pas eu besoin de traverser le territoire malien et encore moins de l’avis du gouvernement d’IBK. Le matériel militaire est arrivé à Tessalit via Abidjan, Niamey. Pendant ce temps, les forces Barkhane confisquent le matériel militaire des FAMa. Et le gouvernement dans tout cela ? Que fait-il ?
Même la France sous le régime de Vichy avec l’occupation allemande, ou avec les forces alliées après sa libération, n’a pas été aussi humiliée ! Qu’on cesse donc de claironner à tout bout de champ, pour « l’honneur du Mali !». De quel honneur parle-t-on ?
Quel gouvernement responsable va-t-il se laisser spolier une partie de son territoire sans réagir même si l’acteur est un « ami » ou un « sauveur » ? Il est grand temps que l’horizon s’éclaircisse et que les masques tombent. Les Maliens ont besoin de savoir les vrais accords de défense entre le Mali et la France. Quand l’Imam Mahamoud Dicko parle de recolonisation du pays, n’a-t-il pas raison ? En tout cas, tous les actes posés jusqu’ici par « nos amis » français en ce qui concerne Kidal ne font que conforter cette argumentation.
En fait, quoi de plus normal que les dirigeants français se battent pour les intérêts de leur pays ? Mais que les nôtres qui prétendent être patriotes assistent sans réagir au dépiècement de leur territoire, c’est là où le bât blesse.
Wamseru A. Asama
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