PARIS - Le ministère de la Défense prend très au sérieux les risques d`exactions qui pourraient être perpétrées lors des opérations militaires en cours au Mali, mais l`armée française ne dispose d`"aucun indice" confirmant de telles pratiques.
"Je n`ai aucune indication d`indices qui confirmeraient ça", a déclaré lundi le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l`état-major, lors d`un point de presse.
Des informations de presse ont fait état de telles exactions de la part des forces de sécurité maliennes dans la région de Sévaré, dans le centre du Mali.
Un proche du ministère souligne pour sa part que les risques d`exactions sont une des principales préoccupations des responsables français. "Une partie de l`environnement local pourrait inciter à la vengeance. C`est un gros souci, nous prenons des dispositions pour que toute info en ce sens remonte vite", souligne-t-il sous couvert de l`anonymat.
Selon la même source, les unités maliennes qui ont repris plusieurs localités, comme Diabali et Douentza lundi, sont accompagnées de militaires français, dont la présence est susceptible d`éviter des abus qui pourraient être perpétrés à l`encontre de la population dans les zones d`où les islamistes ont été chassés.
Lors du sommet ouest-africain sur le Mali à Abidjan, le président malien Dioncounda Traoré a mis en garde contre d`éventuelles "exactions" lors des opérations militaires, avait indiqué dimanche Laurent Fabius.
"Le président malien a mis l`accent --et je veux relayer son appel-- sur le fait qu`il ne devait pas y avoir d`exactions dans le comportement des troupes (...), parce qu`il y a eu de telles exactions dans l`autre sens et qu`il faut éviter les vengeances", avait déclaré le ministre des Affaires étrangères.