Bamako, la capitale malienne, a vibré sous l’effervescence de la rentrée culturelle, artistique et culturelle du 18 au 20 février au centre international de conférence de Bamako. C’était sous la présidence du ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme N’Diaye Ramatoullaye Diallo, en présence de plusieurs membres du gouvernement, anciens, acteurs et promoteurs culturels.
Cette rentrée culturelle note l’espoir, car il s’agit pour le département de la culture, de l’artisanat et du tourisme et ses partenaires de marquer le lancement symbolique officiel des activités artistiques et culturelles au cours de l’année 2016. Elle a été marquée par des expositions artisanales, d’objets d’art, photo, visites guidées des sites culturels, historiques et naturels et expositions de livres d’auteurs maliens. «Non! Non! Et non ! La culture malienne ne s’est pas laissé mourir dans les turpitudes de la crise. Non, la culture malienne n’est pas morte avec les successions de crises depuis bientôt une décennie et non la culture malienne n’a pas été réduite en cendre pour qu’elle veille aujourd’hui renaitre de ses cendres. Au plus fort de la guerre contre les narcotrafiquants, la culture a été une cible privilégiée. Il a été souhaité la mort de notre culture dans toute sa diversité et ses expressions quand les pierres de nos mausolées tombaient une à une.» C’est en ces termes que Mme N’Diaye Ramatoullaye Diallo, ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme s’est adressé aux participants. Selon lui, les artistes et artisans dans leur large majorité ont vécu et continuent par moment de vivre chaque incursion dans notre stabilité comme une attaque contre leur profession. Un constat incontestable dressant un tableau noirci qui n’émoussera point leur volonté d’un combat commun. «Je dresse ce tableau noirci de nos secteurs en charge mais je préfère noter avec satisfaction le courage, l’abnégation, la détermination de tous à bruler avec ferveur le linceul que certains préparaient pour le secteur culturel, touristique et artisanal» a martelé Ramatoullaye Diallo.
La rentrée culturelle est une activité à caractère national à travers laquelle le département de la culture, de l’artisanat et du tourisme, ses partenaires et les opérateurs économiques font le bilan des actions menées durant l’année écoulée et exhiber leur programme d’activités pour l’année en cours.
A travers cette rentrée culturelle, le département de tutelle a tenu à faire connaître les actions et activités du département et des acteurs culturels ; de conduire une campagne de médiatisation sur le département afin de donner une visibilité à ses actions. Un acte d’honneur et d’hommage également à l’endroit des hommes de culture, des artistes, des opérateurs culturels et des agents pour services rendus à la Nation. Il s’agit de veiller à la préservation et à la promotion de l’identité nationale, de la création et la diffusion des talents émergents, d’encourager les initiatives locales, régionales et nationales en matière de promotion des industries culturelles à travers l’accompagnement de projets structurants et novateurs.
Pour le département, cette rentrée culturelle permet d’établir un cadre formel de dialogue et de concertation entre les artistes, les hommes de culture et la population ; de valoriser et de promouvoir l’artisanat malien. Elle est un condensé de prestations d’artistes musiciens, de conférences-débats, d’expositions artistiques et artisanales et de célébration du mérite artistique. Depuis sa création, la rentrée culturelle et artisanale s’est bâtie autour des thèmes fondamentaux qui caractérisent notre vie sociale et quotidienne.
Pour N’Diaye Ramatoullaye Diallo, la rentrée de cette année a une spécificité. La fusion des départements de la culture et celui de l’artisanat et du tourisme, précise-t-elle, a été l’occasion de renforcer la synergie en ces secteurs et d’en faire des secteurs corrélés étant comme de maillons d’une même chaine qui se met au service de développement du Mali. «La culture est l’agent commercial du tourisme servant de boutique à l’artisanat» a-t-elle souligné.
Le thème retenu est «la renaissance culturelle.» «La rentrée 2016 est allé sur 3 jours au fin de permettre une réflexion approfondie sur le retour et le schéma d’organisation de la Biennale artistique et culturelle. La rentrée culturelle, artisanale et touristique est un exercice auquel nous nous plions pour exposer, échanger et vulgariser les grandes orientations de notre politique à travers les actions prioritaires que nous comptons entreprendre dans le secteur public et où en partenariat avec les acteurs privés et les partenaires techniques et financiers», a précisé Mme le ministre N’Diaye Rama Diallo. Elle a mis un accent particulier sur la nécessité d’une prise de conscience collective et le refus du peuple malien de voir ce secteur mourir parce que vider de leur essence première.
«La renaissance doit s’entendre comme notre lutte à reconquérir notre glorieux et riche passé culturel, artisanal et touristique pour conquérir à nouveau le monde. Ce transvasement du passé vers l’avenir ne sera pas un mécanisme dont les automatismes sont connus. Il s’agit d’un combat de longue haleine auquel chaque contribution serait une volonté patriotique de faire revivre de son meilleur souffle la culture, l’artisanat et le tourisme malien. L’esprit de la renaissance détermine par un certain nombre de signes dont l’apparition d’un nouveau mode de diffusion de l’information, la lecture scientifique des textes fondamentaux, la remise à l’honneur de la culture antique, le renouveau des échanges commerciaux et le changement de représentation du monde», a-t-elle martelé. A l’en croire, l’ambition serait le maître mot de l’année 2016. «Cette ambition est marquée en ce qui concerne la culture par le retour souhaité de la biennale artistique et culturelle mais par l’organisation du triangle de balafon, de la rencontre des chasseurs de l’Afrique de l’ouest et du marché des arts plastiques», a résumé Rama Diallo
Made in Mali. Consommons malien!
Dans le même domaine de l’artisanat et du tourisme, a indiqué Mme N’Diaye Ramatoullaye Diallo, ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat, le Mali n’attendra plus de subir l’onde de choc de la crise. «Le Mali se vendra par son savoir-faire au niveau national et international, par son savoir être et par son authenticité nourrie dans une culture multiséculaire. Ce savoir-faire doit se professionnaliser davantage par une formation soutenue de nos artisans en vue de donner un cachet, une crédibilité au made in Mali. Il est en déduire que le retour de nos artisans sur la grande scène des foires et autres salons internationaux, la création des nouvelles opportunités d’exportation de notre artisanat suivant l’harmonisation de nos textes conformément aux dispositions des organes de la sous-région sont au cœur de nos actions» a laissé entendre Mme N’Diaye Ramatoullaye Diallo.
Elle a exhorté tous les partenaires et bonne volonté à accompagner financièrement la culture, l’artisanat et le tourisme et « à consommer malien.» Elle a salué aussi la détermination des artistes, artisans et tous les acteurs touristiques œuvrant à faire sortir ces secteurs de l’ornière.
Rappelons qu’Orange-Mali, en sa qualité de Sponsor officiel, est à ce titre partenaire du Ministère de la culture, de l’artisanat et du tourisme. La société de téléphonie a octroyé 200 millions dont 10 millions de FCFA pour la rentrée culturelle.