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Le président de l’APCAM dans le viseur de la justice
Publié le mercredi 24 fevrier 2016  |  Le Canard Déchaîné
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence débat sur les engrais hors normes
Bamako, le 04 juillet 2015 le parti PARENA a organisé une conférence débat sur les engrais hors normes au CICB.




Sa gestion des fonds, destinés à l’Union Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton (UN-SCPC) qu’il préside, est jugée « catastrophique ». Ceux du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) qu’il dirige, aussi. Ces deux dossiers, pour le moins sulfureux, viennent d’être confiés à la justice. C’est, du moins, ce que nous a appris une source proche du dossier.
Les jours à venir risquent d’être chauds, très chauds, pour Bakary Togola et son équipe. Soupçonnés qu’ils sont de mauvaise gestion des fonds destinés à l’UN-SCPC ; mais aussi d’avoir, à travers le GIE qu’il dirige, fourgué de l’engrais de piètre qualité aux cotonculteurs. Avec, à la clé, une perte en rendement estimée à près de 100.000 tonnes.
Désavoué par la quasi-totalité des cotonculteurs, Mr Bakary Togola a, malgré tout, réussi à se faire réélire à la présidence de la Chambre Permanente d’Agriculture du Mali (APCAM). Depuis, des voix s’élèvent pour réclamer sa destitution. Et l’organisation d’une nouvelle élection. Non seulement, à la tête de l’APCAM ; mais aussi, à la tête du GIE, responsable, dit-on, des menaces de famine perceptibles, déjà, dans plusieurs localités. Notamment, à koutiala à cause de l’utilisation, par les paysans, de « l’engrais frelaté ». Engrais fourni par le GIE qu’il dirige.
Bakary Togola échappe, de justesse, au lynchage à Koutiala
En tournée, récemment, dans la zone cotonnière, aux côtés du tout-nouveau président-directeur général de la CMDT (Compagnie Malienne de Développement du Textile), Bakary Togola a échappé, de peu, à un lynchage en règle.
En colère, pour n’avoir rien produit et de se retrouver avec des dettes colossales à rembourser (celles liées aux intrants agricoles), les cotonculteurs avaient prévenu qu’ils ne souhaitaient pas voir le président de l’APCAM dans leurs localités respectives. Mais la délégation du nouveau patron de la CMDT est passée outre cette mise en garde. Et ce qui devrait arriver, arriva. Après avoir été hué dans les localités de Koula, Kobaranto, Zantogola, Kokouna, Karangana….., le président de l’APCAM aurait échappé aux jets de pierre et de sandales à Finkolo. Mais l’étape de Moribala aura été désastreuse pour Bakary Togola.
Décidés à lui régler son compte, les cotonculteurs se sont rués sur lui. Comme un essaim d’abeilles. N’eut été l’intervention des forces du « désordre », qui l’avaient jetée dans voiture, qui démarre sous des chapeaux de roue, Bakary Togola se retrouverait dans un sale état. Mieux, les animateurs de radio et les « arts-tristes », pardon artistes, qui portaient des tee-shirts à son effigie, en ont eu pour leur compte.
Des messages sans ambages
Adressés au patron de la CMDT, les messages des cotonculteurs sont sans ambages. Surtout, par rapport aux dysfonctionnements constatés à l’APCAM, au sein de l’UN-SCPC et du GIE. Pour les cotonculteurs, la perte des 100.000 tonnes de coton et de céréales est due à l’usage de l’engrais frelaté, livré aux paysans, par le GIE dirigé par Bakary Togola. Aussi, ils jugent le nouveau bureau de l’APCAM illégitime, car mis en place en violation des textes de l’OHADA.
« Ce bureau n’a pas été choisi par les paysans. Il a été mis en place par Bakary Togola et son clan entre les quatre murs d’un bureau à Bamako », peste un paysan en colère. Et un autre d’ajouter : « Ceux qui parlent, à Bamako, en notre nom, ou prétendent nous représenter, ne sont ni plus, ni moins, que des hommes d’affaires qui s’enrichissent sur notre dos ». C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, qu’ils exigent que toute la lumière soit faite sur la gestion faite des fonds destinés aux cotonculteurs de l’UN-SCPC et au GIE, deux structures pilotées par le sulfureux Bakary Togola.
Le désormais ex-ministre du Développement Rural et tout-puissant secrétaire général du parti au pouvoir, le RPM (Rassemblement Pour Le Mali) aurait été interpellé, il y a deux semaines, au Pôle Economique et Financier dans le dossier dit de « l’engrais frelaté ». N’eut été l’intervention du Pr Dioncounda Traoré, dit-on, il serait encore derrière les barreaux. S’agissant du cas de Bakary Togola et de son clan, la justice serait saisie. Et les interpellations, nous dit-on, devraient commencer dans les jours, voire les semaines à venir.
Oumar Babi
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