Même si les plus importantes échéances électorales, les élections générales (présidentielle et législatives) ne sont attendues que pour la période allant de juillet à novembre 2018, les principaux états-majors politiques semblent avoir déjà commencé l’échauffement et la mise en forme générale pour ces … hostilités. Plus aucun week-end ne passe sans que des formations politiques comme l’URD du chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, le RPM d’un certain Ibrahim Boubacar Kéita, l’ADEMA-PASJ avec à sa tête Pr Tiémoko Sangaré, YELEMA de l’ex-Premier ministre Moussa Mara ne descendent dans le Mali profond pour préparer le terrain, remobiliser les troupes. Si les uns prêchent pour leur propre chapelle électorale, les autres ne cachent plus leur volonté de faire réélire IBK en 2018, si possible dès le premier tour.
C’est une lapalissade de dire que le nerf de la guerre, l’argent, va compter encore pour beaucoup dans les prochaines batailles électorales dans notre pays. Même si la réforme électorale en chantier va interdire les gadgets de campagne afin de diminuer les tentatives d’achats de conscience, les acteurs politiques devront une fois de plus délier leurs bourses.
Ainsi, il est déjà loisible de constater que le mouvement de réveil et de mise en forme des états-majors politiques, qui s’amorce, sera fonction de la puissance financière des uns et des autres.
Si l’URD de l’honorable Soumaïla Cissé est déjà bien présent sur le terrain, c’est bien du fait de sa capacité en espèces sonnantes et trébuchantes à faire face aux dépenses des conférences régionales de ce parti de l’opposition malienne. Quand on sait que pour tenir une conférence régionale, les spécialistes parlent d’un minimum de 5 à 10 millions de F CFA à investir dans le déplacement, l’hébergement, la restauration de la délégation, la communication, le social, (salutations et prix de colas aux chefs de villages et autres imams), etc, l’on comprend pourquoi tous les partis ne se bousculent pas pour de telles assises.
En effet, après avoir servi neuf ans comme président de la Commission de l’UEMOA, le député élu à Niafunké a pu amasser un trésor de guerre financier pour soutenir les activités politiques de son parti. Ainsi, après Ségou en début de ce mois de février, Sikasso, le week-end qui a suivi, Soumaïla CISSE et ses collaborateurs du parti de la poignée de mains ont mis le cap le week-end passé sur la région de Kayes. A l’occasion de cette conférence régionale, toute la fédération du parti dans la première région a été mobilisée pour « reprendre du poil de la bête » et croire en la possibilité de faire monter « Soumi champion » à Koulouba en 2018.
Par ailleurs, du côté du parti au pouvoir, les ministres mettent la main à la poche pour déblayer le terrain à un éventuel bis repetita pour IBK. C’est ainsi qu’une forte délégation du bureau politique national du RPM était le week-end surpassé à Yélimané pour la rentrée politique de la section. Quatre ministres s’y affichaient ostensiblement avec les véhicules de fonction de l’Etat. Avec des dotations en carburant de leurs départements ministériels ? Probablement ! Comme quoi « qui travaille à l’hôtel vit de l’hôtel » et se bat pour y vivre au maximum ! Les ministres Abdramane Sylla, Frankaly Kéita, Mahamane Baby et Nango Dembélé ne se sont pas fait prier pour tympaniser les Yélimanais de promesses de constructions d’infrastructures, de création d’emplois et tutti quanti ! Et c’est seulement le nerf de la guerre qui permettra de tenir ne serait-ce que le quart de promesses électoralistes. Pourvu que les partenaires techniques et financiers du Mali veuillent bien mettre leur main à la poche !
Pour sa part, l’ADEMA-PASJ, sous le prétexte de passer les messages issus du dernier congrès dit du renouveau du parti, était les 5 et 6 février dans la région de Sikasso, le vivier électoral le plus convoité par tous les acteurs politiques. Sikasso, Yanfolila, Kadiolo, Kolondiéba, Bougouni ont accueilli les responsables du Comité exécutif du parti de l’abeille. Mais les moyens financiers du parti n’étant pas des plus enviables (avec une dette estimée à plusieurs millions) la Ruche a dû faire un geste du pied à ses deux ministres du gouvernement Modibo Kéita. C’est ainsi que les ministres 1 er et 2 ème vice-président du CE, respectivement Abdel Karim Konaté dit Empé et Dramane Dembélé, ont été mis à contribution pour injecter quelques espèces sonnantes et trébuchantes dans cette sortie du parti.